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5 février 2012 7 05 /02 /février /2012 13:22

PERSONNALITES

 DE SAINT HILAIRE

 

(classées dans un ordre chronologique)

 

DATIN Henri-Michel (1830-1917)

Né à Saint-Hilaire le 24 janvier 1830, licencié en droit, il fut de 1855 à 1872 notaire dans sa ville natale. Il avait succédé à Me Bréhier-Ducoudray. Il habitait la maison à l’angle de la rue de Paris et du Boulevard Victor Hugo, qui fut, il y a quelques années l’étude de Me François Lefort.

A quarante deux ans, il s’évada du notariat pour réaliser le rêve de sa jeunesse, il se lança à corps perdu dans la littérature.

Après que Monsieur Paul Mottier eut créé le journal " Le Glaneur de la Manche ", le 26 octobre 1878, Henri Datin y apporta sa collaboration littéraire. Les habitants de Saint-Hilaire connaissaient ses œuvres, toutes ont été publiées dans le Glaneur avant de paraître en librairie.

Henri Datin vint à Paris, collabora à l’Estafette, au Musée des familles, au Petit Journal, au Petit Parisien et publia des romans dont quelques-uns ont eu un certain succès. Citons : Le Pilori 1887 ; Les contes du réveillon 1888 ; Fatale Passion 1891 ; L’enfant abandonné 1895 ; Le Rachat 1899 ; Le Prestige 1904 ; En Wagon 1905 ; Le Bigame 1908.

Il a publié dans ces divers journaux près de deux cents nouvelles d’une note bien personnelle : Le Homard et La Veilleuse de Monseigneur sont restées légendaires ; reproduites à l’infini, elles ont été traduites en toutes les langues.

Il fut membre et trésorier de la Société des Gens de Lettres. Il est mort le 16 octobre 1917, à son domicile de Saint-Hilaire. ( Dictionnaire de biographie française).

COSSON Adrien (1839-1937)

Né le 7 décembre 1839 à Saint-Hilaire-du-Harcouët d’une famille d’honorables ouvriers. Il fut ordonné prêtre en 1867. A l’école des Carmes à Paris, il étudia spécialement les Sciences Physiques. Il revint dans le diocèse en 1871 et fut nommé professeur à l’Abbaye Blanche de Mortain. De 1874 à 1877, les paroissiens de Notre-Dame des Champs à Avranches reçurent les bienfaits de son apostolat. Puis curé du Mesnil-Amand, il évangélisa pendant quatorze années cette chrétienne population. C’est alors qu’il fit éditer ses " petites monographies ".

Il préparait l’histoire de sa paroisse quand, en 1891, il fut contraint par de longues et cruelles souffrances qui avaient épuisé ses forces à prendre un repos.

Il revint à Saint-Hilaire en 1901, qu’il ne devait plus quitter. Pendant quelques années, il ne put assurer de ministère, mais en 1895, sa santé étant redevenue meilleure et Mgr l’Evêque lui ayant demandé de reprendre une cure, l’abbé Cosson obtint de rester vicaire de sa ville natale.

L’abbé Cosson aimait écrire et de sa plume alerte il collabora à quelques journaux de la région : Le Glaneur de la Manche, l’Avranchin, la Croix du Mortainais. Son poste de vicaire ne l’empêchera pas de continuer de noter au passage les principaux faits de notre vie paroissiale.

Ses diverses monographies réunies devaient, en 1900, donner naissance à " l’Histoire Populaire de Saint-Hilaire " où se trouvent condensés les épisodes principaux de notre cité.

Autorisé en 1904 à sa retirer du ministère actif, pour raison de santé, Adrien Cosson n’en continua pas moins à rendre, selon les mesures de ses forces alors chancelantes, quelques services à la paroisse. C’est ainsi que nos compatriotes le virent, chaque dimanche, célébrer régulièrement la messe de 9 heures appelée " Messe des hommes "; il tint à remplir ce devoir jusqu'à sa mort le 28 décembre 1937.

ROULIER Jules Auguste (1852-1913)

Né à Saint-Hilaire, fils de Jules Emmanuel qui avait été maire en 1879, connut une brillante carrière d’avocat et de magistrat qu’il termina à la Cour de Cassation.

Après avoir été chef du personnel au Ministère de la Justice, il fut nommé avocat général près de la Cour d’Appel de Paris, puis procureur du Tribunal de la Seine.

C’est lui qui assista le Procureur Général lors du procès avorté du Général Boulanger devant la Haute Cour de Justice en 1890.

AMIARD René (1852-1921)

Manufacturier, succéda à son père Alfred et créa au Vauroux en St Brice de Landelles en 1889 une petite centrale électrique la " SA de l’éclairage électrique de Saint-Hilaire " qui comptait alors 80 abonnés. Cette centrale, était la plus ancienne du département de la Manche, et Saint-Hilaire fut la troisième ville de France à avoir été éclairée.

René Amiard fut président du Secours Mutuel des pompiers de 1894 à 1911.

LELIEVRE Lucien (1866-1941)

Né à Saint-Hilaire le 18 février 1866, d’origine fort modeste, ses parents tenaient un petit commerce rue Bergerette. Il refusa de faire des études et se débarrassa rapidement de l’épicerie familiale pour se destiner à la politique, il " plaça " ses fonds dans une affaire de bronze d’art à Paris, devenant l’associé de M. Conteneau " maison Conteneau et Lelièvre ".

Aux environs de 1920, il abandonna cette affaire à son associé et ne s’occupa plus que de la mairie de Saint-Hilaire dont il était devenu maire le 20 mai 1900, il y restera jusqu’à sa mort. Ses concitoyens lui doivent la construction de l’hospice en 1905. Ce premier chantier ouvert par le jeune maire au début du siècle devait inaugurer l’ère des grands travaux qui contribuèrent si efficacement à l’essor d’un centre commercial des plus actifs.

Déjà premier chef lieu de canton électrifié grâce à la petite usine du Vauroux, Saint-Hilaire fut doté en 1928 d’un service d’eau et d’un réseau d’égouts. La construction de la salle des fêtes, la constante amélioration de la voirie, les divers aménagements de l’hospice, la cantine scolaire et l’impulsion donnée au Syndicat d’Electrification, témoignent de l’importance de l’œuvre accomplie. Une seule ombre au tableau, le projet de construction d’un groupe scolaire prévu en 1938 qui ne fit pas l’unanimité et provoqua même une crise municipale.

Lucien Lelièvre a fortement marqué par sa personnalité la gestion de notre cité car c’était un grand administrateur, il ne se souciait pas de ses intérêts personnels, il défendait les intérêts de la commune sans relâche. Malgré les grands travaux d’intérêt public qu’il a su échelonner tout au long de sa carrière, les finances de la ville furent prospères.

Il savait se montrer très simple avec les humbles. Il était rempli de sollicitude pour les gens aux faibles ressources. Les Sociétés ne l’intéressaient guère, à part la Société des Courses Hippiques qu’il présida pendant plusieurs années à partir de 1911, la Société de Secours Mutuel dont il fut le président pendant 31 ans (de 1910 à 1941).

Le bureau de bienfaisance et les œuvres scolaires ont aussi été l’objet de ses préoccupations.

Membre influent de la Caisse Nationale de Crédit aux départements et aux communes, il fut le premier président du conseil d’administration de la caisse locale du Crédit Agricole.

Sa brillante intelligence, sa volonté de fer, son énorme puissance de travail, sa grande passion pour le service public, firent de lui un grand maire auprès duquel les préfets et sous-préfets prenaient volontiers avis. Il savait être autoritaire, cassant au besoin, il aimait et recherchait la polémique, les réunions contradictoires où il apprenait l’art de la riposte. Il fut nommé secrétaire de l’Association des maires de France dont Albert Marquet, maire de Bordeaux était le Président.

Il était un familier d’Henri Queille, qui avait recommandé à son chef de cabinet de ne rien refuser au Maire de Saint-Hilaire. Il avait à Paris son entrée dans presque tous les ministères.

La fatigue physique ne semblait pas avoir de prise sur lui, mais les peines personnelles, les lassitudes du grand âge le frappèrent pendant la grande tragédie de 1940, il dut subir, la mort dans l’âme, l’occupation. A l’approche de l’ennemi il s’efforça d’empêcher l’exode de ses concitoyens  " restons ici pour tenir tête, leur dit-il, des jours difficiles nous attendent ", de fait, il se heurta dès leur arrivée aux autorités allemandes. " j’ai 73 ans, je n’ai jamais obéi à personne " répondit-il à cet officier qu’il devait par la suite amener à meilleure composition.

Il fit l’union au sein de son conseil municipal dans lequel il comptait comme adjoint Gustave Guérin, sénateur et ancien député, et les Saint-Hilairiens savent ce que signifiait un tel rapprochement imposé par les circonstances : Gustave Guérin fut en effet son adversaire de toujours pour la conquête de la mairie.

Ce n’est toutefois qu’en rechignant que Lucien Lelièvre se conforma aux exigences du Gouvernement de Vichy, et encore pas à toutes.

Cette esquisse à grands traits serait incomplète si nous n’ajoutions pas que jusqu’à sa mort Lucien Lelièvre s’attacha passionnément à la recherche de la vérité en matière religieuse. Ses relations d’amitié qu’il entretenait avec certains membres du haut clergé, Monseigneur Laveille notamment, contribuèrent à amener l’homme politique qui se situait à la gauche de l’Alliance Démocratique à une plus juste conception du catholicisme de son époque. C’est pourquoi dans les dernières années de sa vie, tout en restant fidèle à l’idéal décanté de sa jeunesse il se sentait gagné par ce libéralisme qui l’avait poussé au temps de la séparation de l’Église et de l’État à obtenir le maintien provisoire des religieuses de la Communauté du Sacré Cœur de Coutances.

Son épouse Marie Lelièvre fut Présidente du comité de la Croix Rouge de 1913 à 1939, elle fut remplacée par Mme Lehec.

Pour rendre hommage à ce grand maire décédé le 31 mai 1941 et qui présida pendant 41 années aux destinées de notre ville, une plaque commémorative fut apposée sur sa maison le 6 octobre 1957 en présence de nombreuses personnalités, et c’est par délibération du 3 juillet 1975 que le conseil municipal décidera que la rue du Pont de Bretagne à l’hôpital s’appellerait rue Lucien Lelièvre.

GUERIN Gustave (1873-1949)

Né le 20 octobre 1873 à Saint-Hilaire-du-Harcouët, fils de pharmacien, il fit ses études au collège de St-Hilaire, au Lycée de Caen, puis à l’École Supérieure de Pharmacie de Paris, des études que couronna le diplôme de pharmacien de 1ère classe. Il s’installa comme pharmacien rue Waldeck Rousseau.

Il siégea au conseil municipal de notre cité pour la première fois en 1900, il fut élu Conseiller Général de 1907 à 1940, puis Député du 16 novembre 1919 au 20 décembre 1936 sur la liste d’Union Nationale Républicaine.

Son activité de député fut axée sur les questions commerciales, respect du domicile, loyers, chiffre d’affaires, auxquelles il consacra plusieurs rapports non dénués d’intérêt, ainsi que sur les problèmes plus particuliers aux bouilleurs de cru. Il combattit la taxation des farines qui lui paraissait aussi dangereuse qu’inopérante.

Le décès de M. Dudouyt, sénateur de la Manche, infléchit sa carrière politique, le courant populaire, soutenu et avivé par le "Courrier de la Manche " le porta à la Haute Assemblée le 20 décembre 1936. Il fut élu sénateur au premier tour de scrutin, et siégea jusqu’en 1940 à la commission d’administration générale, départementale et communale. En tant que sénateur, il ne prit pas part au vote du 10 juillet 1940 du Congrès de Vichy.

Il fut nommé maire de Saint-Hilaire le 18 juin 1941 à la suite au décès de Lucien Lelièvre, mais son parcours personnel sous le régime de Vichy lui valut d’être destitué de ses fonctions et remplacé le 9 août 1944 par le docteur Daniel Cuche, nommé par le Général de Gaulle.

Titulaire de la croix du combattant et commandeur de l’étoile de Roumanie, Gustave Guérin est décédé le 10 février 1949.

DELAPORTE Louis (1874-1944)

Issu d’une famille de commerçants (ses parents géraient un magasin de confection au 6 rue de Mortain à Saint-Hilaire. Louis Delaporte est né le 22 octobre 1874 , fit des études de mathématiques puis à partir de 1901 suivit les cours d’assyrien et de syriaque à l’École Pratique des Hautes Études et fréquenta l’École du Louvre et l’Institut Catholique. Il obtint le doctorat de philosophie en 1903, le diplôme de l’ École du Louvre en 1904 et celui de l’ École des Hautes Études en 1910. Il publia les catalogues des cylindres orientaux du Musée Guimet (1909), de la Bibliothèque Nationale (1910) et du Louvre (1920-1923). Son intérêt est appelé sur les Hittites et leur langue, par les travaux de B. Hrozny, qui avait, à partir de 1915, résolu le problème des hiéroglyphes. A son enseignement de l’assyrien à l’Institut Catholique de Paris où il fut professeur à partir de 1921, il ajouta celui du hittite. Attaché aux Musées Nationaux, il fonda la Revue Hittite et en 1930, avec l’appui du hgazi Ata-Turk, il entreprendra d’importantes fouilles à Arslan-Tepé-Malatya en Turquie.

Malheureusement sa vie de savant fut interrompue par la seconde guerre mondiale. Il entra dans la Résistance dès 1941, sa famille ignorant ses activités et son groupe ayant été anéanti, nous savons peu de choses de son rôle dans la Résistance où il entra à l’âge de 67 ans. Il fut arrêté à son domicile parisien le 19 mai 1942, déporté en novembre 1942, il décédera d’une pleurésie et de sous alimentation au camp de Wollau en Haute Silésie le 24 février 1944.

 

      

  un nouveau livre est sorti fin 2014 sur l'histoire du canton d'ISIGNY LE BUAT

un blog lui est consacré. cliquez ci-dessous

   http://histoire-isigny-le-buat65.over-blog.com  

 

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5 février 2012 7 05 /02 /février /2012 11:58

Michel Ganné

 

au tournant du siècle

 

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Dans l’esprit de notre préambule, on remarquera que Michel Ganné, on l’a vu au chapitre précédent où il a conquis le siège de Conseiller Général, s’était vu mettre " le pied à l’étrier " comme on dit, comme élu d’opposition dès 1977, sur une liste dont la figure emblématique était le Dr Daniel Cuche, le reconstructeur de la ville.

L’époque malgré tout avait beaucoup changé. Dans l’immédiat après-guerre, qu’il s’agisse de reconstruction (époque Cuche), ou de logement (ère Guinebault), l’État intervenait encore massivement en ouvrant largement les cordons de la bourse. En 1983 il fallait non seulement avoir des idées, mais encore… trouver le moyen de les financer !

Des 4 mandats successifs de Michel Ganné sur le plan politique, il faut retenir deux périodes bien distinctes nées d’abord de scrutins fort serrés. Le 6 mars 1983, sur 3.418 électeurs inscrits, Paul Guinebault est en tête de 68 voix au premier tour. Au second, Michel Ganné, le devance de 8 voix ! Michel Ganné a donc 20 élus, Paul Guinebault (qui démissionnera aussitôt, suivi de son adjoint W. Saint-Raymond, et plus tard en décembre de Roland Bernard) 6 élus, et l’Union de la Gauche 1 élu, M. Coupé. On voit bien, par ce scrutin que nous sommes dans l’après 1981, caractérisé aussi par un fort mouvement " anti-notables " qui sera aussi fatal à d’autres caciques du Sud-Manche, qu’il s’agisse de Léon Jozeau-Marigné (Avranches), ou encore Gabriel Destais (Mortain

Ce premier mandat, qui enregistre 11 démissions en 3 ans, voit se déliter tout à la fois l’opposition liée à la précédente municipalité et aussi, à partir de 1988, le camp même du vainqueur qui connaît des désaccords sur l’extension de la Fosse aux Loups et des grandes surfaces. Ils entraînent la démission de deux adjoints, MM. Macé et Durand…qui rejoignent aux élections de 1989 un nouveau venu portant un nom célèbre, le Dr Jean-Louis Cuche ! Il est le fils du reconstructeur de la ville qui rate de peu son entrée avec un déficit de 77 voix au second tour. Avec 6 élus, il se lance dans une opposition active qui s’affaiblit peu à peu (démissions le 12 octobre 1990 de Gilbert Macé, puis, le 22 mai 1992 de Pierre Durand, les transfuges de la liste Ganné). M. Coupé pour la gauche vote toujours peu ou prou avec la majorité. A l’élection du 5 mars 1995, ce rapport de forces est confirmé et plus encore au tout dernier scrutin du 11 mars 2001.

Sur le plan de l’action municipale pure, tout s’est donc joué au départ, et ensuite à la charnière cruciale de 1989, Michel Ganné " déroulant " ensuite après 1995 un raisonnement plus axé " bassin de vie Saint-Hilairien " que nous le verrons développer un peu plus loin en conclusion.

Mais revenons à ses premiers pas à la mairie. Depuis 1977 comme élu de l’opposition, et avec le projet de marché couvert comme catalyseur d’une ambition qui va se construire peu à peu, il s’était aussi rendu compte que la " ville de la campagne ", essentiellement rurale et commerçante allait devoir évoluer et s’adapter. Il avait assurément une " vision " d’un avenir d’incertitudes,ou pour le moins que Saint-Hilaire ne pourrait jouer éternellement de la " rente " marché-Saint-Martin.

Dans cette période d’avant décentralisation (1982) il préparera par exemple d’autres chantiers comme le centre de secours ou le camping qui seront réalisés plus tard.

Ancien vice-président de Chambre d’agriculture et donc, à ce titre déjà bon manieur de dossiers il reconnaîtra aussi sportivement bénéficier à son entrée à la mairie d’une situation financière saine : " on voyait bien qu’il y avait pas mal de choses à faire au regard des évolutions de la société : un urbanisme étouffé par son marché, une circulation à revoir aboutissant à l’entonnoir du carrefour central, le réaménagement des places, une foire Saint Martin ayant triplé son nombre de visiteurs depuis sa reprise de l’après-guerre ".

Sur le plan social quelques nuages noirs s’amoncelaient à l’horizon : Manufo-Fougerolles licenciait dans le textile 339 ouvrières dont 39 de Saint-Hilaire, la Setadec (bois) 33 salariés sur 120, Junca (électricité) 15 sur 49… Il y avait 435 demandeurs d’emploi sur le canton !

Posséder les deux casquettes de maire et de conseiller général eurent alors une certaine utilité : " bien secondé par un efficace secrétaire général de mairie) juste après la décentralisation, le fait d’avoir plusieurs dossiers sous le coude était un avantage car beaucoup d’enveloppes étaient prévues… et le département manquait de dossiers "! " Au plus fort la pouche " comme on dit en campagne, Saint-Hilaire put ainsi décrocher " la queue du Mickey ", c’est-à-dire un marché couvert (environ 8,2 millions de F subventionnés à 55 % !), la station d’épuration, la réorganisation foncière, les plans d’eau.

Le second mandat (1989) se joua un peu au " ça passe ou ça casse " avec des tensions sur l’urbanisme commercial, mais aussi sur le devenir de l’hôpital qui occupa longtemps le devant de la scène, mais occulta de manière opportune pour la municipalité en place le problème tout aussi épineux du réaménagement foncier (1987-1990). Ce furent 5 années difficiles où se joua le réaménagement complet du centre-ville : la reconstruction avait en effet remis debout les immeubles, mais les réseaux étaient à revoir. Le dossier, d’un coût important, fut là encore, bien défendu et soutenu et permit, de manière connexe, de refaire les parkings, les contre-allées, le fleurissement, le mobilier urbain. Dans le même temps (1991), était acheté le monastère des Clarisses, et se jetaient (fin 1992) les bases de l’intercommunalité en passant du SIVU au SIVOM puis à l’EPCI. La signature le 1er mars 1995 du contrat de " petite ville régionale " concluant une période certes agitée, mais faste en réalisations dont on constate aujourd’hui l’utilité.

Après 1995, le 3ème mandat avec les coudées plus franches face à une opposition s’essoufflant et une équipe soudée permit de voir plus large : " il fallait maintenant raisonner - poursuit Michel Ganné - en terme de bassin de vie. Le monde rural avait encore évolué en 20 ans, et les fermes de 60 hectares plus nombreuses que celles de 10. L’industrialisation des trente glorieuses était derrière nous au tournant du siècle et la perte de nombreux services publics tout autour servait encore le destin de petite ville régionale que nous venions de signer ".

Saint-Hilaire dut donc tenir compte pour ses aménagements futurs de nouveaux paramètres liés aux nouveaux modes de consommation, d’une " zone de chalandise " de 30.000 habitants et 18.000 emplois salariés ! C’est à l’aune de cette faculté d’adaptation que voudra être jugé le chef de file de la municipalité sortie des urnes en mars 2001 avec, cette fois, une majorité beaucoup plus confortable : " on peut regretter le déficit et la difficulté d’acquisitions foncières qui, de toute façon se restreignent avec le temps, mais nous sommes parvenus à réanimer et à rendre attractif le centre-ville, à trouver de la place (voir la place Delaporte qui était déserte en 1985) réaliser des équipements en phase avec notre époque, et souscrire aux nécessités du monde associatif. Dans l’ensemble, les Saint-Hilairiens ont bien adhéré à cette vision qui était celle de faire évoluer leur centre ville. On peut espérer en recueillir les fruits aujourd’hui " ..

Les problèmes de l’hôpital datent du 30 juin 1985 avec la fermeture de l’IMP (Institut Médico Pédagogique) et le devenir de l’établissement va régulièrement défrayer la chronique ensuite avec mi 88 l’affaire Guiet (accusé d’enterrer l’établissement) puis Mumtaz (vu comme le " sauveur ", mais qui n’avait pas les diplômes ad hoc).

Le 10 juin 89 une manifestation réunira 1.000 participants et en juillet 91 on descendra encore dans la rue pour demander un poste d’anesthésiste pour une chirurgie redescendue à 20 lits… que le conseil d’administration en avril 1996 décidera de fermer par la plus courte majorité 10 voix contre 9 ! Une " marche funèbre " dans la foulée, " enterrera " le service, mais en avril 1999 on verra encore des manifestations pour les urgences, et des débrayages pétitions en 2001 sur la politique suivie par la direction. En zone rurale, face aux réductions drastiques des moyens des services publics, le devenir de l’établissement est toujours pendant...

Sur le plan associatif il faut noter, en juin 1984 le 900ème anniversaire de la ville la même année l’éclairage du stade, et en mars de l’année suivante le premier jumping honoré de la présence deux années de suite (1994 et 1995) de l’infante d’Espagne.

Le premier relais pédestre cantonal eut lieu en juillet 85. 1986 fut l’année de la fusion RSH-Parigny en tennis de table (président Claude Lacour), de l’arrivée le 10 juillet d’une étape du Tour de France cycliste remportée par Ludo Peeters avec dans le peloton la présence de l’enfant du pays, Jean Claude Bagot. Le même jour, Jeannie Longo remportait l’étape du tour féminin.

En 1987, l’Élan Artistique fêta ses 40 ans, tout comme le Lycée d’Enseignement Professionnel Agricole (L.E.P.A) l’année suivante.

En 1988, naîtra au L.E.P.A l’association d’amitié franco chinoise lors de la venue de 32 étudiants chinois de la province de An Hui, qui sera suivie 8 ans plus tard de la visite d’une délégation officielle de ladite province

Sur le plan sportif, les " Rollers " se mettent en vedette en 1993 avec Médéric Dodard, champion de France puis champion d’Europe en 1997 et la même année Eloïse Prével également championne de France.

En tennis de table, Éliane Charbonneau (de la R.S.H devient championne de France vétéran.

En 1994 à l’occasion du 50ème anniversaire du débarquement, le ciné vidéo photo club réalise un film "  Été 44 Mortain " avec le concours de la troupe de l’Élan Artistique.

Et au presbytère on érigera en présence de l’abbé Bochef une stèle en souvenir des 16 victimes tuées au cours des bombardements.

Au centre de secours Pierre Chrétien inauguré le 22 septembre 84, Marcel Juhé qui succéda à André Garnier en 1985, eût à gérer :

La piscine dont on parlait déjà avant guerre, sortit des cartons en 1992, pour vraiment être prise en compte par la Communauté de Communes en même temps que la création de l’Office Culturel Social et Sportif (O.C.S.S) en mars 1997. La première pierre fut posée le 15 mars 2003, et l’inauguration le 6 mai 2004.

Dans cette période le marché couvert, décidé en octobre 1983 fut inauguré le 20 septembre 1986. Après un an de fonctionnement il avait commercialisé 51 522 animaux mais sans atteindre, du fait des quotas laitiers, l’objectif des 50 000 veaux par an.

Début 1990 les Clarisses étaient parties et en mai 1992 l’ancien couvent accueillait déjà le Conservatoire de musique et de danse qui fusionnait deux ans plus tard avec la Jeanne d’Arc. En juin 96, c’était au tour des trois dernières sœurs du Sacré Cœur (après 70 ans de présence à Saint Hilaire !) de quitter la ville. Mais l’esprit de spiritualité de toutes ces religieuses restait bien inscrit dans la ville avec le Musée d’Art Sacré inauguré le 26 mai 2000. La paroisse elle-même s’étant modernisée depuis février 96 sous la forme de " Saint-Hilaire 2000 " regroupant l’ancien doyenné.

Ce qui a fait causer ? Outre les faits divers développés par ailleurs à remarquer le 1/10/84 la fermeture de la décharge du Cerisier qui fumait sans cesse, et pendant ce même été, le scandale Levionnois (abus de confiance et détournement de fonds).

La fermeture de la gare fut controversée : le dernier train de marchandises y fut signalé le 24 septembre 1989, mais la fermeture définitive et officielle n’eut lieu que le 5 février 1993, et on attendit quelque temps un maintien au moins " touristique " de l’activité qui sombra en 1990 avec l’échec du train vapeur. La démolition finale du bâtiment voyageurs (17 juin 1996) termina l’activité ferroviaire (après 107 ans d’exploitation) de ces voies qui devinrent désormais " pédestres ".

Dans le même quartier, l’avenir de l’abattoir fut longtemps incertain : mi 86 la ville y investit 926 MF alors qu’il y avait encore 17 salariés et 15 à la boyauderie, mais fin 89 l’établissement était en redressement judiciaire, puis en avril 1994 en dépôt de bilan. Depuis la reprise par MM. Béchet et Poulain en janvier 1995 et un transfert le 30 janvier de l’année suivante à la Communauté de Communes, celle-ci y a consenti d’importants investissements en 1998 (chaîne moutons) qui, en l’ adaptant aux normes européennes ont garanti sa pérennité.

La disparition de quelques figures de la vie locale dont on trouvera plus loin la biographie : en 1983, Fernand Lehec et Daniel Cuche, en 1986 Charles Jaunet, en 1987 Marin Marie, peintre de la Marine (qui avait achevé le 31 juillet 1985 sa fameuse fresque du salon d’honneur de l’Hôtel de Ville), en 1995 Maurice Boulay grand sportif et un temps président de

l’USH et en fin d’année le chanoine de Brix premier curé de Saint -Hilaire sous les ruines. Ils avaient respectivement 92 et 94 ans. En 2003, Claude Cheval, ancien maire et en 2004 Jean Lamy, enseignant, inlassable animateur de l’école laïque et de la scène sportive, notamment en cyclisme et tennis de table depuis le début des années cinquante.

Au cours de ces trente dernières années, la municipalité continuera d’apporter beaucoup d’attention à l'entretien de l’église et à son embellissement :

De son côté, le baptistère subissait, lui aussi, quelques travaux avec son illumination en 1970, la restauration en 1985 de la couverture en aissentes de châtaignier (plaques de bois taillées à la main), la pose d’une croix en granit sur son faîte, la restauration en 1994 des fresques de Marthe Flandrin par Jean-Paul Froidevaux, neveu de Madeleine Froidevaux qui avait réalisé la cuve baptismale lors de l’aménagement de la tour en baptistère en 1947

De tous les monuments de Saint-Hilaire, l’église est sans contredit celui qui attire d’abord les regards, plus encore depuis sa mise en lumière en 2003. Que l’on descende des coteaux de Virey, de Parigny ou des Loges Marchis, on l’aperçoit, dominant la cité, sa silhouette évoque une petite cathédrale. La population en est fière, n’est-ce pas l’évêque de Valence qui, un jour, la voyant, plein d’admiration dit " que ne puis-je l’emporter avec moi pour en faire ma cathédrale "

 Dans la relative continuité des maires sociaux ou disons " progressistes ", Lelièvre et Cuche, plutôt que de celles des élus " de rupture ", Cheval et Guinebault, Michel Ganné occupe une place importante, sur un long laps de temps (4 mandats) et surtout dans une époque d’évolutions démographiques et sociales considérables dans le Sud-Manche. ● l’ouragan du 15 octobre 1987 .tempête en janvier 1990 moins forte toutefois que celle du tournant du siècle le 26 décembre 1999.les incendies en 1989 de la Setadec et des Ets Edipfar .mais aussi les inondations de mars 1990, janvier 1995 et novembre 2000.enlèvement de la table de communion en 1979.restauration du petit orgue en 1980 et de la rosace en 1989.installation des deux horloges et d’un chauffage au gaz en 1994.

 

 

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5 février 2012 7 05 /02 /février /2012 09:20

Nos écoles dans les années 60 à 80

Écoles Publiques

GROUPE SCOLAIRE MIXTE " JULES VERNE "

C.E.G – C.E.S

 

La scolarisation obligatoire en collège pour tous les enfants de 11 ans oblige à la mise en place en 1964 de 14 classes démontables dites " provisoires " et la transformation du (C.E.G) Collège Enseignement Général en (C.E.S) Collège Enseignement Secondaire. La direction de l’établissement restera assurée par Monsieur Jules Baron, ainsi que par Madame Yvonne Foys respectivement Directeur et Directeur-Adjoint du C.E.S.

En 1972, Monsieur Jules Baron partira en retraite, il sera remplacé par Monsieur Jean-Pierre Billante et en 1973, l’internat du collège sera supprimé par manque d’effectif (en 1972-1973 il n’accueillait que 43 élèves).

La loi de décentralisation de 1982 donnera à partir de 1985 la charge des collèges au département et quelques années plus tard, en 1989, commencera d’importants travaux  : rénovation du bâtiment principal, construction d’un nouveau bâtiment, suppression des 16 classes en préfabriqué, déménagement de la maternelle pour y installer cuisine et restaurant. C’est ainsi que la rentrée 1991 du collège " Jules Verne " place Delaporte, se fera dans de nouveaux locaux neufs et rénovés.

L’inauguration officielle aura lieu le 30 mai 1992 sous la présidence de Pierre Aguiton, Président du Conseil Général de la Manche, Michel Ganné, Conseiller Général, maire de Saint-Hilaire et Emile Boisivon, Principal du collège depuis 1991. Ce fut aussi l’occasion de se souvenir des anciens directeurs de l’établissement : Jules Baron qui fut le premier directeur en 1959, Jean-Pierre Billante (1972), Dru (1979) et Albert Noury, l’un des artisans de la rénovation du collège (1981).

Par la suite le collège Jules Verne sera dirigé par MM. Fortin en 1998 et Bernard Liot en 2001.

GROUPE SCOLAIRE PRIMAIRE LECROISEY

En 1972, les écoles primaires (12 classes et 1 cantine) seront transférées dans le nouveau groupe scolaire primaire Lecroisey, inauguré le 18 juin, par Monsieur Terrazzoni, sous-préfet, Maitre Paul Guinebault, Conseiller Général maire, Monsieur Lunel, inspecteur d’académie. Monsieur Gourdel et Mademoiselle Boudou en seront les premiers directeurs.

En 1976, plus de 400 élèves fréquentaient l’école primaire, ils seront répartis dans 16 classes dont 12 installées dans des constructions en dur et 4 dans des baraquements.

GROUPE SCOLAIRE PRIMAIRE BEAUSEJOUR

Devant l’accroissement de la population scolaire et en raison de la création de la Résidence Beauséjour, le conseil municipal dirigé par Paul Guinebault décide de construire le groupe scolaire Beauséjour avec deux classes maternelles et cinq classes élémentaires. La première rentrée a eu lieu en septembre 1976.

LYCEE CLAUDE LEHEC

" Un lycée pas comme les autres "

(et qui le demeure…)

Après la libération, la France est exsangue et la Manche ainsi que le Calvados sont des départements sinistrés en raison des combats de 1944. Un formidable désir de se relever s’instaure. Des gens dynamiques vont se dépenser sans compter pour mener une reconstruction non seulement matérielle, mais morale. Les moyens d’y parvenir sont modestes, mais l’absence de normes, de limites, de contraintes à respecter dans le travail et dans l’emploi de main d’œuvre, l’extraordinaire volonté de chacun de relever la tête, vont conduire à des réalisations inconcevables dans les conditions actuelles.

Du fait de son classement dans une région sinistrée, le Rectorat d’Académie cherche à y implanter des établissements d’enseignement technique pour former les jeunes dont l’industrie renaissante a besoin. Monsieur Castrec, Inspecteur de l’Enseignement Technique, émet en 1945 l’idée de la création d’un Centre d’Apprentissage à Saint-Hilaire. L’idée est bien accueillie par le Docteur Daniel Cuche, alors maire de la ville et Conseiller Général, mais quelle formation peut-on y dispenser ? Le nécessaire est néanmoins engagé pour sa réalisation. Des travaux de construction en matériaux " légers " sont entamés le 18 août 1947 sur un vaste terrain situé rue Dauphine, en bordure de l’Airon.

Le type de formation à dispenser ne prend corps que lorsqu’on y intéresse Monsieur Fernand Lehec, fils d’un modeste maréchal-ferrant, établi dès 1919 comme mécanicien agricole, et ayant fait prendre à son entreprise au cours des ans une extension spectaculaire. Fernand Lehec était un homme d’avenir, qui perçut très tôt la révolution qui allait s’opérer dans l’agriculture et dans sa mécanisation. Dès lors, avec l’aide de son fils Claude, agrégé de philosophie et professeur à la Sorbonne, il opère un véritable siège du Secrétariat à l’Enseignement Technique, témoignant ainsi de la pugnacité de son auteur, caractéristique jamais démentie 

Il faut, pour concrétiser et mettre sur les rails un tel projet, un homme d’expérience, énergique, autoritaire et motivé, un " laborieux " (dixit le Docteur Cuche). Il est trouvé en la personne de Monsieur Émile Amchin, (photo ci-contre) alors directeur du Cours Complémentaire de Saint-Hilaire.

C’est incontestablement grâce à la persévérance et l’opiniâtreté de ces trois personnes, aussi courageuses, entreprenantes et acharnées chacune dans son domaine, que le Centre Public d’Apprentissage (il changera maintes fois d’appellation au cours de son existence) est enfanté dans la douleur…

Lorsque Monsieur André Morice, Secrétaire d’État à l’Enseignement Technique, vient sur place le 8 juillet 1948 pour encourager à l’ouverture du Centre d’Apprentissage en Mécanique Agricole prévue pour le 8 octobre suivant, il ne peut constater que l’unique présence de soubassements destinés à recevoir des baraques en bois. Il est alors promptement décidé, bien que tous les marchés soient passés, de procéder à une construction en aggloméré. C’est l’entreprise Yver et Vercelli qui, à partir du 18 août seulement, intervient pour permettre l’ouverture à la date prévue.

En ces années, on constate une désaffection pour la vie rurale. Le moyen d’enrayer la désertion des campagnes, c’est de former les artisans qui leur sont indispensables : menuisiers, charrons, forgerons, maçons, etc… L’enseignement de ces différentes branches doit s’effectuer sans cloison, afin d’éviter les risques de chômage. Tous doivent être initiés à la mécanique. L’élaboration d’une législation concernant un Certificat d’Aptitude Professionnel du domaine de la Machine Agricole couronnant la scolarité de 3 ans est mise en chantier (octobre 1948).

Premier en France, le CPA de Mécanique Agricole ouvre le 8 octobre 1948. Il accueille 82 apprentis. A partir de ce jour, le premier directeur Monsieur E. Amchin, le chef des ateliers Monsieur Parmentier, et les moniteurs, rejoints en décembre par un économe de talent, Monsieur M. Chavanel, œuvrent avec leurs élèves pour résoudre les nombreux problèmes matériels et administratifs qui se posent. L’auto équipement est largement exploité. Maintes imperfections, voire des non-sens commis dans la précipitation, sont à corriger. Les démarches pour l’obtention d’un fonctionnement raisonnable  sont engagées et font l’objet d’une lutte permanente de la part de tous les intervenants. Commence alors pour les années qui suivent une invraisemblable succession de constructions, aménagements, destructions, modifications, adaptations, extensions, au gré des crédits débloqués, des nécessités dégagées par un effectif sans cesse croissant, des évolutions ou des exigences. Malgré des périodes difficiles et de nombreux découragements, tout le monde tient bon ! .

Si les élèves pratiquent la menuiserie, la serrurerie, le forgeage, la tonnellerie en concrétisant leur apprentissage par des réalisations certes intéressantes, il est nécessaire de leur donner l’enseignement de mécanique agricole tel qu’il est en train d’évoluer : la traction animale fait place à la force motrice ; il faut aborder le tracteur et les outils qu’il anime au détriment des véhicules hippomobiles, si perfectionnés soient-ils !… De même, un équipement en machines-outils devient indispensable. Les lieux (un ancien terrain marécageux), à force d’être foulés, imposent l’utilisation de bottes ou de sabots et nécessitent un assèchement. Les élèves doivent pouvoir disposer d’un terrain de sports, d’un foyer, d’une coopérative… Tout cela se met en place progressivement, et les efforts de persuasion déployés auprès des constructeurs et marchands-réparateurs de machines agricoles commencent peu à peu à donner leurs fruits : des machines typiquement agricoles sont entreposées dans le grand hangar prévu à cet effet.

Par souci d’économie mais aussi pour acquérir d’une certaine manière le sens des responsabilités, des apprentis élèvent des cochons avec les eaux grasses de la cuisine, et cultivent des pommes de terre et des légumes entre les bâtiments (peut-on dire " heureuse époque ? " …), toutes productions promises à l’économe.

C’est le 2 juillet 1952 qu’a lieu officiellement l’inauguration du " Centre Public d’Apprentissage de Mécanique Agricole de Saint-Hilaire-du-Harcouët " qualifié de pilote, par Monsieur Jean Masson, Secrétaire d’État à l’Enseignement Technique. C’est l’occasion de faire connaître mieux encore les caractéristiques et le dynamisme de ce Centre qualifié de " pas comme les autres  ".

En octobre 1952, Monsieur Beuter remplace Monsieur Amchin. Lui succède Monsieur André Manin à partir de janvier 1955, jusqu’en 1985 ; il frôle ainsi le record de longévité des Chefs d’établissement en poste, et participe donc activement durant trois décennies à l’évolution et au développement du " Centre ", comme il fut longtemps appelé par les Saint-Hilairiens. A Monsieur Chavanel succède en 1957 Monsieur Porte ; Monsieur Parmentier est remplacé la même année par Monsieur R. Piochon.

L’ascension du " Centre " se poursuit et les effectifs ainsi que la demande d’admission augmentent constamment, nécessitant de multiples extensions de locaux. 221 apprentis sont inscrits à la rentrée 1957. Le degré de technicité de l’enseignement progresse en permanence afin de s’aligner sur les nécessités de la profession qui prend une part de plus en plus active à la formation. Les qualifications délivrées suivent cette évolution (C.A.P. de mécanicien en machines agricoles, C.A.P. de motoriste-dieseliste, Mention Complémentaire motoculture et équipement rural).

Pour son dixième anniversaire, le " Centre " reçoit Monsieur Buisson, Directeur Général de l’Enseignement Technique. Monsieur Buisson déclare : " Le Centre de Saint-Hilaire est déjà dépassé, et, du niveau Collège, il doit passer à celui d’Ecole Nationale Professionnelle… "

Le 15 septembre 1960, le " Centre " devient " Collège d’Enseignement Technique ". A la rentrée suivante, une section de 2de de lycée technique (rattachée pour raison administrative au lycée technique du Mans) s’ouvre dans les locaux.

Événement à portée nationale le 24 octobre 1961 : un reportage portant sur le " lycée pas comme les autres " est diffusé sur l’unique chaîne télévisée du moment (8 millions de téléspectateurs estimés) à 19h10. Trente minutes sont consacrées au tout nouveau " Lycée Technique d’État du Machinisme Agricole " de Saint-Hilaire qui acquiert à partir de ce jour une renommée nationale.

Courant novembre 1961, devant 240 apprentis venus de 28 départements et, à nouveau de nombreuses personnalités, l’ouverture officielle du lycée auquel restent associées les sections existantes de C.E.T. est présidée par Monsieur Oeuvrard, sous-préfet. Au cours de son allocution, Monsieur Castrec, Inspecteur de l’Enseignement Technique qui suggéra le premier en 1945 l’ouverture du " centre " et qui en suivit de bout en bout l’évolution, déclare la prochaine implantation des bâtiments destinés à abriter 700 élèves du L.T.E. dont les ateliers doivent couvrir 6.000 m² (jusqu’alors 1200 m² ! ).

Former, en plus de la main-d'œuvre qualifiée à destination des entreprises de marchands-réparateurs de machines agricoles, les cadres techniques et technico-commerciaux (chefs d’atelier, contremaîtres, vendeurs, chefs de service après-vente et magasiniers-chefs). Les études sont sanctionnées par un Brevet de Technicien.

Un important projet de 5.900.000 NF doit être mis en application. Les nouvelles installations (reconstruction totale) seront implantées de part et d’autre de l’existant, afin de s’y substituer progressivement. L’effectif professoral est augmenté et des postes de spécialité créés (machines agricoles, motorisation, lettres, langues, etc …)

Le 7 décembre 1963, en présence des élèves, des personnels et de nombreuses personnalités, la première pierre de l’internat est posée par Monsieur Capelle, Directeur Général de l’Organisation Scolaire des Programmes au Ministère de l’E.N. Les travaux se poursuivent jusqu’en 1967, comme ceux qui établissent les programmes et le règlement du Brevet de Technicien " Négoce et Réparation de Matériels " qui ne disparaît qu’après la session 1994. En 1967, l’établissement compte 400 élèves et emploie environ 100 personnes. Le maximum est atteint dans le courant des années 70 avec 680 élèves et 170 personnes.

Une cohésion exceptionnelle s’instaure tant au niveau des enseignants que des élèves. Bon nombre de ces derniers, presque tous internes, ne rentrent chez eux qu’une fois par trimestre !… Cela crée une atmosphère de camaraderie et d’entraide mutuelle à laquelle participent beaucoup de professeurs.

Une remarquable stabilité de la plus grande partie du corps professoral et d’encadrement peut s’observer, et nombreux sont les personnels se croyant " de passage " à Saint-Hilaire, que l’on retrouve trente ans après au même poste ou à un degré supérieur.

Il est légitime que soit attribué au lycée " pas comme les autres " le nom d’un de ses créateurs. Celui de Fernand Lehec, considéré comme le " père " de l’établissement, lui est proposé ; Monsieur Lehec suggère plutôt celui de son fils Claude, décédé le 5 décembre 1968, qui a tant œuvré à ses côtés pour en faire ce qu’il est devenu. " C’est le privilège des morts que de prêter leur patronyme à une quelconque fondation " déclare-t-il. Le lycée porte le nom de Claude Lehec depuis le 7 avril 1973.

Au cours des trente cinq ans qui suivent, de nombreuses modifications interviennent :

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appellations des établissements : LTE + CET, puis LTE + LEP, puis LET + LP, puis LT+ LP (Lycées Technologique et Professionnel qu’ils sont encore en 2003).

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Qualifications préparées : Bien que diversifiées au cours des années, toutes les activités gravitent autour de la maintenance, appliquée à cinq types de support (Machines agricoles, Engins de travaux publics, Matériels de parcs et jardins, Véhicules industriels, Systèmes automatisés). Les formations couvrent aujourd’hui les niveaux V (CAP et BEP), IV (Bac Professionnel et Bac Technologique) et III (Brevet de Technicien Supérieur).

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personnels de direction : en regard de la belle stabilité de MM. Manin (proviseur 30 ans), Piochon (chef de travaux 25 ans), Lepleux (Conseiller Principal d’Education 31 ans) et Mondolfo (professeur 10 ans, puis chef de travaux 20ans), les proviseurs n’effectueront qu’un séjour limité… Au CET / LEP / LP se sont succédés R. Lacheze (2 ans), R. Canton (2 ans), G. Dauget (5 ans), L. Drouet (2 ans), P. Plantey (1 an), G. Jean (6 ans). Au LTE / LET / LT ont officié J. Rakowitz (3 ans), C. Clément (5 ans), Ch. Togna (4 ans), B. Perrier (2 ans), A. Rose (3 ans), D. Torq (3ans) et Jacky Chevrel…

Évolution des mentalités, sophistication considérable et brutale de la technicité à mettre en œuvre, dure crise dans le milieu agricole, démographie, concurrence, rien n’a pu altérer vraiment les deux lycées, en dépit de cette succession de chefs d’établissement. C’est là sans doute la meilleure preuve de la superbe cohésion, citée plus haut, de l’ensemble du personnel enseignant, et du dynamisme qu’il sait déployer. C’est ce qu’il appelle aujourd’hui " l’esprit Lehec ", qui, assez curieusement, se transmet de génération en génération !

Une volonté de toujours " coller au plus près des réalités professionnelles " caractérise cet établissement de formation. Ainsi, dans les années 80, pour faire travailler les élèves sur des matériels récents et coûteux, l’essentiel de l’enseignement repose-t-il sur la réparation réelle de machines confiées par les marchands-réparateurs.

Les années 90 voient s’amorcer une longue restructuration et modernisation des bâtiments : le service de restauration, l’internat (transformation des dortoirs en chambres de 6), les ateliers (construction d’un bâtiment de stockage de 1.000 m² permettant un remaniement complet pour une meilleure réadaptation), le gymnase, l’externat, et, à venir encore, les services administratifs. Tout cela s’accompagne de l’installation des moyens modernes de communication (réseau informatique).

En 1988, le lycée Claude Lehec a mis au point et en service une consultation d’offres d’emploi par Minitel qui fonctionne toujours aujourd’hui (2003). Le nombre d’offres consultables passe rarement au-dessous de 50 annonces, et atteint parfois 150, preuve que l’établissement a encore de beaux jours devant lui, pour peu qu’il continue à faire preuve du dynamisme hors du commun qui l’a jusqu’ici caractérisé. Le passé a démontré qu’il n’est jamais meilleur que dans les passes difficiles… (texte G. Mondolfo)

Écoles Privées

Pendant presque trente ans, sœur Marie Odile, va se consacrer au développement de l’Immaculée Conception : augmentation du nombre des élèves, ouverture en 1961 du cours complémentaire, construction du nouveau Collège d’Enseignement Général C.E.G, inauguré en 1967, réunion des deux écoles privées : Saint-Joseph et l’Immaculée afin de réaliser un seul établissement mixte d’enseignement privé lié à l’État par un contrat d’association signé en 1983. Bien que contesté par certains, cet accord favorise la gestion des écoles privées puisqu’il permet aux enseignants d’être reconnus et rétribués par l’Etat en contrepartie d’un engagement à respecter les textes en vigueur dans l’Éducation Nationale.

En 1985, à la veille de son départ en retraite, sœur Marie Odile va rassembler les fonds nécessaires au financement du complexe sportif devenu indispensable au groupe scolaire en pleine expansion qu’elle va transmettre à son successeur. Le 29 novembre 1986, l’inauguration de la salle de sports bâtie sur le terrain du Cercle Catholique marquera un nouveau tournant dans le paysage du Boulevard Gambetta.

C’est en 1985 que les religieuses quittent la direction pour laisser la place à des laïcs : Messieurs Sepieter, Renoir, Bonzom, respectivement arrivés en 1985, 1994, 2001.

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4 février 2012 6 04 /02 /février /2012 18:52

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Quand, le 25 juin 1962, Claude Cheval démissionne de son poste de maire après à peine deux ans et demi de mandat suite à son incroyable victoire sur le Dr Cuche, héros de la reconstruction de la ville, on peine à prédire qui pourrait lui succéder. La presse qui, dans son ensemble n’avait jamais pu faire le deuil de l’époque Cuche en vint même à immédiatement demander la démission collective de l’équipe sortante appuyée, bien sûr, par une opposition qui, déjà, affûtait ses couteaux, sentant proche l’heure de la revanche. Évidemment ça ne se passera pas comme ça… et il faudra même attendre 20 ans l’alternance… toujours d’ailleurs en traînant la casserole du marché couvert. Mais nous n’en sommes pas encore là. Le camp Cheval, sans son chef de file, serre néanmoins les rangs. Solidarité électorale aidant, et Georges Coeuret déjà âgé ne briguant pas la place, il fait corps autour de Paul Guinebault, le jeune notaire (que nous avons vu arriver à Saint-Hilaire au chapitre précédent en 1956) et qui a déjà une grosse clientèle rurale. Il est jeune (né en 1925), dynamique, disponible et tout frais élu, sait présider avec aisance les championnats de France cyclistes le 22 juillet 1962, remportés cette année-là par Baldassaroni. Il sait se montrer habile, rallie aux postes d’adjoints quelques vieilles figures (dans l’ordre : Georges Coeuret, Victor Roussel, Jean Bourgeois) grands artisans de la reconstruction et qui connaissent toutes les " ficelles " de la vie locale..

L’opposition piétine. En l’absence du Dr Cuche désormais retiré sur l’Aventin, son chef de file naturel est Claude Lehec brillant agrégé, philosophe, un brin " horsain " au départ, mais que sa rapide et intelligente adaptation à la vie locale désigne clairement.

Malgré tout, Paul Guinebault, maintenant solidement installé ne part pas de rien. Les courtes années du mandat Cheval avaient amené " des usines ", et son successeur s’attaque dans la foulée au corollaire obligé de l’emploi, le logement.

 

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En 7 ans, de 1962 à 1969, 232 logements HLM sont construits, à mettre en parallèle avec la situation de l’emploi juste après les événements de mai 1968 : 205 chez Allardi, 220 à la Sapiem, 35 chez Ecolivet, 41 chez Lechapelais, 24 chez Junca, 27 chez Ceyde, 39 chez Martinaud et 48 chez Marquer.

 

Élu Conseiller général en 1964, contre Claude Lehec, Paul Guinebault a alors les coudées franches pour lancer plusieurs projets " structurants " comme on dirait aujourd’hui : salle omnisports, transformation du C.E.G (Collège d’Enseignement Général) en C.E.S (Collège d’Enseignement Secondaire), mais aussi quelques nouveautés, comme en ville les premières illuminations de fin d’année.

Malgré tout, le dossier épineux du marché couvert reste latent, mais il affiche nettement le dilemme : " choisir le marché couvert, ou sacrifier l’expansion de la ville ". Les élections de mars 1965 le confirment comme maire et montrent bien aussi que la population balance encore sur ces choix décisifs qu’il explique bien avec le recul : " Saint-Hilaire avait changé. On croyait dur comme fer que c’était le marché seul qui faisait la force de la ville, mais sans trop voir les importantes mutations de l’agriculture qui se faisaient jour peu à peu. La petite ferme de 8-10 hectares, forte apporteuse du marché aux veaux s’estompait, de même que s’accentuait la différence avec Fougères, clairement marché de marchands ".

La route bien dégagée, maintenant qu’il cumule les charges de maire et de Conseiller Général, il peut donc inaugurer le nouvel Hôtel de Ville (17 octobre 1965) qui avait tant fait couler d’encre, et la salle des fêtes (16 mars 1966). Le logement reste nettement la priorité : il y a 920 élèves au groupe scolaire (dont 370 au CES, 350 en primaire et 200 en maternelle). 620.jpg

 

Au conseil général, Paul Guinebault que ses plus proches collaborateurs décrivent comme " un homme faisant preuve de dynamisme, d’esprit d’initiative, de clairvoyance et de souriante autorité " se coule aussi aisément dans la peau du " notable de province ", l’exemple il est vrai, avec Léon Jozeau-Marigné, venant d’en haut. Il est ainsi durant 9 ans, animateur de la commission des affaires économiques, section tourisme et rapporteur de la commission habitat et construction. On le retrouve aussi président du Syndicat mixte pour l’aménagement du lac de Vezins, à l’origine du Syndicat de transport scolaire et de l’Office Municipal Culturel et Sportif.

Son bilan est néanmoins contesté aux élections de mars 1971 par l’industriel Maurice Cauny et il doit affronter une liste menée par René Billaud. Il est cependant bien réélu le 28 mars avec comme adjoints : MM. Georges Coeuret, Victor Roussel, Louis Dudognon, William Saint-Raymond, mais le malaise des mutations agricoles (il y avait eu des manifestations déjà en janvier 1969) auquel s’ajoute celui du commerce face à la montée en puissance de ce qu’on n’appelle pas encore " les grandes surfaces " fait revenir au premier plan… le marché couvert ! Dès mars 1974, c’est un signe qui ne trompe pas, les maires du canton, à dominante rurale, refusent la constitution d’un Syndicat à vocation multiple. Cette période (1972-1981) est aussi celle où le marché, dans sa formule actuelle, en centre-ville décline inexorablement : dans ce laps de temps, les veaux se maintiennent encore (de 39.600 à 36.800), mais porcelets (37.800 à 7.750) et moutons (15.200 à 7.900) s’effondrent.

Paul Guinebault le reconnaît : "  un nouveau marché couvert aurait coûté des sous, et gêné le commerce local. A l’extérieur on avait aussi l’impression que ce n’était plus le boulot de la ville. L’arrivée des grandes surfaces a aussi bouleversé les données  ".

De fait, dans ces années-là, les commerçants trouvent en Gilbert Macé, un héraut pour analyser et stigmatiser, longtemps avant tout le monde les dangers d’un commerce qui évolue vitesse grand V vers les " hypers " et autres " mammouths "...

Aux élections de mars 1977, Paul Guinebault doit cette fois affronter trois listes, une emmenée par Me François Lefort, mais aussi et surtout c’est le grand retour de Daniel Cuche ! la campagne est dure et retrouve le ton de celles d’après-guerre. Il y a des tracasseries au tribunal administratif, mais Paul Guinebault est néanmoins réélu le 28 mars. Sur la liste Cuche, un jeune inséminateur Michel Ganné arrive à la commission foires et marchés. C’est alors évident, la municipalité en place est sur la défensive : le Dr Cuche toute l’année 78 anime des réunions de quartier où on reparle bien sûr de l’arlésienne du marché couvert, tandis que Michel Ganné, profession aidant, " bat la campagne ". En 1979, porte-parole du groupe, il propose même un référendum local sur la question. En fin d’année, la municipalité en place à son tour s’interroge, tandis que toujours dans la même mouvance rurale, le problème des abattoirs se fait jour.

612.jpgFin janvier 82 se crée même une commission " pour un marché couvert à Marly " dont fait partie Michel Ganné… juste avant les élections au Conseil Général. Le sortant affronte Michel Ganné, un candidat qui en 5 ans a su bâtir un projet cohérent, mais il s‘est surtout aliéné la sympathie des maires du canton qui lui envoient dans les pattes un 3ème candidat, Jean Guinguain, maire de Saint-Martin de Landelles pour partager encore plus les petits pains. Michel Ganné l’emporte de peu peaufinant son personnage " d’anti-notable " qui réunit aussitôt dans la foulée à Virey les maires du canton, et met en route dès septembre une étude sur un projet de marché couvert.

 

En face, on sent bien que la prochaine étape sera la mairie de Saint-Hilaire, échéance toute proche, trois mois plus tard les 6 et 13 mars 1983. Cette fois encore c’est un troisième larron (une liste d’Union de la Gauche)… eh oui !, nous sommes en pleine " vague rose " emmenée par M. Coupé qui bouscule la donne. Au 1er tour Paul Guinebault n’a que 68 voix d’avance et la Gauche avec 357 peut se maintenir. Au second tour, c’est encore plus serré, Michel Ganné n’a que 8 voix d’avance, mais nouvelle loi électorale aidant, cela donne 14 sièges de différence ! Paul Guinebault beau joueur dira " nous nous inclinons devant la nouvelle loi électorale ". Michel Ganné passe 20 élus, Paul Guinebault 6 élus (dont lui-même), mais démissionne aussitôt, la Gauche 1 élu (M. Coupé).

Le 18 mars 1983 bascule dans une nouvelle ère de 20 ans, celle qui verra le tournant du siècle.

Les dernières pages de cette chronique ont montré combien Saint-Hilaire s’est transformé, du fait des destructions de la Libération, mais aussi de par la volonté de ses habitants. La période " reconstruction " fut marquée par la personnalité emblématique du Dr Daniel Cuche, sans que ses successeurs aient fait dévier la dynamique, sauf dans le cas du marché couvert. Le court intermède Claude Cheval favorisa l’arrivée des " usines ", puis les trois mandats Guinebault bétonnèrent l’aspect " social " : logement, infrastructures communales, collectivités, etc…

Ayant privilégié l’aspect " politique " de ces municipalités de l’après-guerre, nous allons tenter d’en résumer brièvement le fil des événements, " l’écume des jours " en quelque sorte.

En 1960, on pouvait considérer que les travaux de réparations des dommages subis par notre église au cours des bombardements de 44 étaient achevés ; après le gros œuvre, les cloches, les autels, le grand orgue et le parvis (en 1957).

Le grand événement de l’année 1964, c’est la mise en service en avril du " nouveau marché " entre l’église et la future mairie.

Dans le même esprit, le 17 mai, le Préfet Dubois-Chabert pose la première pierre du nouvel Hôtel de Ville. La mairie jusqu’ici dans l’ancienne école des filles est transférée dans les nouveaux locaux (10 janvier 65) qui sont inaugurés quelques mois plus tard (17 octobre) en présence du bourgmestre de Zierickzee.

Mais la grande affaire de l’époque, c’est le scandale financier qui secoue l’office d’un ancien greffier de Justice écroué pour abus de confiance et détournement de fonds.

Fin 1964 aussi on voit loin, à l’horizon 1970 pour la création d’un projet de piscine (olympique, s’il vous plaît) sur le terrain du château d’eau près du stade. Mais Avranches, bien appuyé par son sénateur maire, tout puissant, dégainera plus vite.

624.jpgLe 16 mars 1966 est inauguré le Rex, et le 15 septembre mis en service l’Institut Médico Pédagogique (I.M.P) qui ne tiendra pas tout à fait 20 ans (fermeture le 30 juin 1985). La jeunesse, celle du baby-boom de l’après-guerre préoccupe tout le monde, et en février 1967 c’est la naissance de la Maison des Jeunes (président Raymond Maulavé) à la Pêcherie, complétée par un " mille clubs " en avril 1969. Cette maison fermera en juin 1975.

 

La période est néanmoins marquée par l’effervescence de l’époque : inauguration du collège Immaculée en avril 1967, à laquelle réplique quelques semaines plus tard le 4 juin la fête de la Fédération Départementale des écoles laïques. La salle omnisports Lecroisey étant inaugurée avant la fin de l’année, en septembre.

En janvier 1968 (5.302 habitants au recensement, y compris scolaires), les premières inondations frappent le quartier de la Richardière et envahissent l’usine Allardi. En février, l’hôpital inaugure un nouveau service médecine (Directeur M. Petitjean).

Le 30 Juin, à l’église, a lieu le baptême du bourdon " Hilaire " qui bien qu’ayant pourtant été remis en état en 1952 s’était éteint. La cérémonie a eu lieu en présence des parrains et marraines : MM Lechaplais, Couteller, Mmes Brodin et Cauny, (qui l’étaient déjà en 1952) et le docteur Jean Gautier remplaçant M. Lerebourgs-Pigeonniere, décédé, Mme Guinebault, remplaçant Mme Motte, également décédée.

En novembre de cette même année, le projet de piscine est toujours d’actualité.

Les manifestations paysannes qui ont précédé (22 janvier 69) n’empêchent pas l’inauguration du boulevard des Vallons, tandis qu’avec la démission en mai 69 du chanoine de Brix, remplacé le 24 août par le doyen Pierre Viel, c’est une grande partie du souvenir de l’immédiat d’après-guerre qui s’estompe.

Les 14 et 15 septembre 1969, Saint-Hilaire et le V.C.H organisent l'arrivée et le départ d'une étape du Tour de l'Avenir.

En 1970, la ville continue sa restructuration, monte une station d’épuration aux Pare-balles, inaugure le nouveau groupe scolaire Lecroisey (18 juin 72) et la résidence des Hirondelles pour personnes âgées (29 juillet 72), mais, a fermé un an plus tôt le trafic marchandises de la gare.

C’est l’époque de l’arrivée de nouvelles figures dans la vie locale : Charles Vivien (13 septembre 71) succède à M. Merlet au secrétariat de mairie, et Albert Lemaréchal à M. Lamotte démissionnaire, à l’Office de Tourisme.

Le 7 avril 1973 le Lycée Technique d’État du machinisme agricole prend le nom de " Lycée d’État Claude Lehec ".

Le 16 décembre 1973, la fête du centenaire de la consécration de l’église donne lieu à de nombreuses manifestations avec les amis de Zierickzee.

En 1975 la société des courses de chevaux est dissoute et fusionne avec celle de Vire au moment où on inaugure les locaux de la nouvelle Gendarmerie, et aussi (le 11 mars) un nouveau service de maternité à l’hôpital.

En mars, le décès de Georges Gavard, vice-président du V.C.H et en avril celui de Michel Pelchat champion du monde de cyclo-cross en 1967 à Zurich frappe de stupeur tout le milieu sportif.

C’est une année fertile en faits divers car le 6 août c’est l’incendie spectaculaire de la Verte Campagne, restaurant tenu par M. et Mme Poisson, suivant de peu (29 août) l’agression de deux jeunes auto-stoppeurs étrangers dont le viol d’une jeune fille par trois individus de la région.

En 1977 la Maison des Jeunes fermée depuis 1975, reprend vie sous l’impulsion de Patrice Garnier et Patrick Lecoq.

Le commerce Saint-Hilairien n’est encore que partiellement atteint par le syndrome " grandes surfaces " puisqu’il y a encore 34 débits de boissons, 15 garages cycles et autos, 42 commerces d’alimentation.

C’est aussi le plein boom pour le journal La Gazette quittant le centre-ville pour les terrains du Bas Cerisier, sur la route de St James (20 octobre 77), installation qui sera définitive l’année suivante (12 juin 78).

En fin d’année (28 novembre) c’est le mystère du double crime de la Caisse d’Epargne : hold up ayant échoué, effectué par un " local " qui aurait pu être reconnu ? L’affaire n’est toujours pas élucidée à ce jour.

En juillet 1979 le conseil municipal donne un avis défavorable à la construction d’une grande surface aux Isles. Qu’à cela ne tienne, en septembre un " Leclerc " (directeur M. Turpin) est inauguré à la sortie de la ville vers Domfront, à peu près dans le même temps où se crée la société des transports Jourdan qui connaît ensuite un fort développement.

Le 1er août 1980, Serge Potier est nommé secrétaire de mairie.

En octobre est installée la passerelle du Pont de Bretagne par les Ets James de Brécey : c’est un bel ensemble de 35 mètres et de 13 tonnes.

Le 12 juin 1981, le judo (125 licenciés) vole de ses propres ailes sous l’appellation nouvelle " Tatami Saint-Hilairien ", présidé par Jean-Claude Laffargue.

A la fin de l’année, retour du projet d’aménagement de marché couvert .

Michel Ganné, conseiller municipal et membre de la commission " foires et marchés " propose l'aménagement d'un marché couvert, toujours à installations mobiles, mais situé en " centre-ville " (sur la place derrière l'église à l'entrée du Bd Gambetta).

En 1978, il avait présenté en réunion de conseil un projet d'aménagement de marché couvert polyvalent qui aurait pu se situer à " Marly ".

Nous verrons par la suite que c'est cette solution qui sera finalement retenue lorsque Michel Ganné sera élu maire en mars 1983.

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27 janvier 2010 3 27 /01 /janvier /2010 10:05

Les marchés d’après guerre

 


   Saint-Hilaire sortait de la guerre, presque anéantie. La priorité pour le docteur Cuche fut de reloger les commerçants, de ce fait, le marché fut replacé comme on pouvait, émigrant d’une place à l’autre et dans des conditions qui ne lui ont permis que de survivre, mais non de se développer. Malgré cet inconvénient, le marché demeurera l’un des points forts de notre ville.

 

   En 1953, Saint-Hilaire, deviendra la capitale porcine " la Villette de l’Ouest " à l’occasion de la journée du porc Normand, une manifestation unique en France. Dans
la foulée, elle organisera son premier concours foire sur la toute nouvelle place Delaporte et il sera créé un comité des foires et marchés.

 

    C’est à cette époque que le conseil municipal, conscient des difficultés croissantes de la circulation et de la demande pressante des cultivateurs et marchands de bestiaux, décida de la réalisation d’un champ de foire, qui devait se situer dans la partie nord-ouest de la ville, à l’angle des rues d’Égypte et de la Pêcherie. L’aménagement de ce champ de foire devait permettre d’établir un équilibre entre les quatre pôles d’attraction axés autour du carrefour central, la place Delaporte, la place de l’église, et la gare routière qui était prévue rue Waldeck Rousseau.

 

    Néanmoins, le docteur Cuche était conscient que la création du champ de foire allait révolutionner les habitudes, mais pour lui, il était incontestable que notre ville qu’il avait baptisée " ville de la campagne " se devait de le réaliser, il ne se doutait pas encore que quelques années plus tard, en 1959, son projet ambitieux allait faire peur à certains commerçants du centre ville qui voyaient à travers ce changement une perte importante pour leur commerce. Il sera battu aux élections municipales par Claude Cheval, qui lui, voulait au contraire réaliser un marché couvert en centre ville pour le petit bétail, entre l’église et l’avenue du Maréchal leclerc.

 

   
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Depuis 1977 Michel Ganné comme élu de l’opposition avec le projet de marché couvert comme catalyseur d’une ambition qui va se construire peu à peu, s’est rendu compte que la " ville de la campagne ", essentiellement rurale et commerçante allait devoir évoluer et s’adapter. Il avait assurément une " vision " d’un avenir d’incertitudes, ou pour le moins que Saint-Hilaire ne pourrait jouer éternellement de la " rente " marché-Saint-Martin.

 

    Le marché couvert de Marly inauguré le 20 septembre 1986 eut pour mission d’améliorer la fréquentation du marché hebdomadaire qui montrait des signes de faiblesse. Avant sa construction, ce marché représentait pour une année 36.000 veaux, 8.000 bovins et 6.000 porcelets. En centre ville, il n’était plus adapté aux exigences du moment. Il lui fut affecté un bâtiment couvert de 3.465 m² sur un terrain de 2 hectares 80 en sortie immédiate vers l’Ouest de l’agglomération, doté des équipements le rendant très fonctionnel. (Ses installations démontables permettent de recevoir des évènements associatifs ou culturels et le rendent ainsi polyvalent). Il s’orienta vers la commercialisation des veaux de 8 jours, seul marché en progression constante. Le quartier de Marly fut desservi en 1989-1990 par un boulevard reliant la Route d’Avranches à la rue de Mortain. Avec le boulevard périphérique qu’elle prolongeait, la voie constituait la première ceinture de délestage réduisant le trafic en centre ville.

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30 décembre 2009 3 30 /12 /décembre /2009 08:48

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   Saint-Hilaire, on l’a vu dans les précédentes pages de cet ouvrage, a toujours joué de circonstances historiques particulières qui ont aidé à son développement : sa situation géographique, son positionnement à la frontière de trois provinces, et donc, beaucoup d’atouts qui ont aussi généré des destins exceptionnels à sa tête, en des périodes non moins exceptionnelles.

La ville n’avait pas attendu, bien sûr, le XXème siècle pour prospérer, on a vu aux chapitres précédents, avec l’historien Hyppolite Sauvage notamment, combien elle avait déjà, passé 1870, obtenu " le premier rang " des villes du Mortainais… devant la sous-préfecture elle-même ! A partir de 1900, malgré toutes les tribulations qu’elle subit sur le plan politique, elle fut servie par une municipalité dynamique " progressiste " avant l’heure, celle de Lucien Lelièvre.

L’ampleur des destructions liées à la guerre nécessitait à sa tête un maire d’une même " carrure ", et de ce côté, celle de Daniel Cuche fut plus qu’à la hauteur. Et en extrapolant un peu, on remarquera sur toute l’étendue du siècle la quasi " filiation " qui va s’opérer entre les maires se trouvant à l’articulation de toutes les grandes périodes de la ville : Daniel Cuche sera un des artisans de la reconnaissance officielle du travail effectué par Lucien Lelièvre, et à la fin de sa carrière, on le retrouvera même siégeant avec Michel Ganné, maire du passage au XXIème siècle dont nous allons parler plus loin.

Mais revenons en 1945, sans trop nous attarder sur la reconstruction dont nous avons parlé précédemment et sur l’urbanisme fortement modifié par force après les bombardements de juin 44, lesquels ont fait également l’objet d’une étude complète.

En 1946, Saint-Hilaire a retrouvé avec 3.293 habitants son niveau démographique d’avant-guerre.
 Les ass494.01ociations sportives redémarrent avec la création du V.C.H (Vélo Club Saint-Hilairien).
Les sociétés de pêche fusionnent le 11 mai 1947 en une seule sous la présidence de Jean Bourgeois, qui fera ensuite un long bail à sa tête. C’est aussi la grande période pour l’U.S.H football qui durera jusqu’en 1958. Et en février 1948, Roger Moulin fonde l’Élan Artistique.

On circule partout (le pont de la Paveille a été rouvert le 15 septembre 1947) et la petite cité en pleine reconstruction est une vrai ruche : 180 ouvriers logent rue d’Égypte pour le compte de l’ONCOR.

L’année suivante, Monsieur Amchin, directeur du cours complémentaire des garçons assurait en même temps la direction du centre d’apprentissage de mécanique agricole qui venait d’être créé. Cette situation un peu particulière durera jusqu’en 1952, année où il sera remplacé par monsieur Jules Baron et où sera mise en place " l’Association des Parents d’Élèves des Écoles Primaires " par Roger Jeanne, directeur de l’école des garçons495 de Parigny.

Le 1er novembre 1947, Michel Cochois sort le premier numéro du journal " La Gazette de la Manche ".

En 1949, deux décès semblent tourner les pages de toute une époque : Le parlementaire Gustave Guérin (10 février) que l’on avait vu batailler 40 ans durant contre Lucien Lelièvre, symbolisant les heures sombres de la guerre et de certaines compromissions avec l’occupant, et le docteur Auguste Gautier (24 mars), " médecin des pauvres ", celle d’une époque où l’on parlait " social " certes, mais sans trop penser aux " structures " comme on dit maintenant.

A ce moment, celui des années 50, le souvenir des " années noires " s’estompait déjà, on commençait malgré la " guerre froide " à penser Europe et la municipalité Saint-Hilairienne qui avait su, toutes ces années, ravitailler, reloger, reconstruire, administrer sut aussi gouverner… et donc prévoir ! Dès 1949, le problème foncier était apparu urgent pour que le centre d’apprentissage ouvert le 8 octobre 1948 se mue en centre de mécanique agricole (futur lycée Lehec) ; pour acquérir la distillerie de Parigny ; pour construire les abattoirs; pour réaliser un " groupe scolaire " digne de ce nom. Là où avant-guerre, dans le climat délétère que l’on sait, il aurait fallu 20 ans, le climat d’union né du malheur et des ruines prévalut.

Depuis les bombardements, les travaux de l’église avançaient, les tours se languissaient de retrouver leurs cloches et les paroissiens attendaient impatiemment depuis huit ans le retour dans leur église.

498Les fêtes des 2 et 7 août 1952 ont marqué la mémoire des Saint-Hilairiens comme nulle autre fête auparavant : le 2 août 1952, Monseigneur l’évêque Guyot baptisa les nouvelles cloches nommées : " Hilaire " par MM. Henri Couteller, Pierre Lechaplais, Paul Lerebours-Pigeonnière et Mmes Motte, Bodin et Cauny. " Marie " par MM. le docteur Cuche et Léon Letondeur, Mme Victor Rogine et Mlle Marie Dibon. " Louise " par MM. André Fauchon et André Martel, Mme Alfred Amiard et Mlle Louise Lemonnier. " Yvonne-Benoitte-Blaise " par MM. Louis Lefort et Charles Jaunet et Mmes Eugène Cheval et Fernand Lehec.

La semaine suivante, le 7 août, eut lieu la consécration des autels restaurés et la rentrée officielle dans l’église paroissiale.

On pouvait lire dans la presse :

" … Depuis des semaines dans tous les quartiers régnait une intense activité en vue de la préparation de cette grande cérémonie. Le jour J, la ville n’était que tapis de mousse et de sciure, guirlandes de verdure, cuivres rutilants, fleurs naturelles aux couleurs éclatantes, inscriptions, banderoles, arcs de triomphe, etc…

Après avoir parcouru les rues de la ville, les autorités se dirigèrent vers l’église où eut lieu la longue cérémonie de bénédiction et de consécration des autels par Mgr Guyot pour l’autel provisoire, Mgr Fauvel pour l’autel de la circata, Mgr Pichard pour l’autel du Sacré Cœur et Mgr Simonne pour l’autel St-Joseph. Les reliques reçues la veille et déposées au baptistère furent ensuite ramenées aux différents autels où elles devaient être scellées par la suite. "

La campagne électorale de 1953 où l’on vit les rivaux d’hier rejoindre les rangs de la majorité municipale et faire liste unique manifestant bien cet état d’esprit qui avait vu dès 1951 envisager déjà la création d’un champ de foire, fêter le 70ème anniversaire de la Société Mutualiste et surtout en 1952, constater qu’il ne restait plus à reconstruire que 28% des 78% des bâtiments détruits.

505A peine réélu en 1953, le docteur Cuche et MM. Charles Jaunet, Jean Tharaux, Fernand Lehec se rendaient en septembre à Zierickzee en vue d’établir un jumelage avec cette cité de la Frise Hollandaise (photo ci-contre).

L’année suivante, Saint-Hilaire (3.950 habitants) renouait le 9 mai avec sa " Jeanne d’Arc " et retrouvait par la même occasion après plusieurs années d’interruption, sa fanfare qui trouvait matière à exercer ses talents pour l’inauguration du monument aux morts le 13 juin en compagnie des spahis algériens (photo ci-contre).

1955, semblait par de nombreuses fêtes-anniversaires, sceller le renouveau avec le 15 mai, le serment de jumelage de Saint-Hilaire avec la ville de Zierickzee en Hollande.

Le 17 juillet 1955, la société des courses présidée par le Comte de Rougé fête son 60ème anniversaire.

Le 9 octobre, Monseigneur Guyot, évêque de Coutances et d’Avranches, Monseigneur Evrard et de nombreux dignitaires ecclésiastiques président les fêtes du centenaire de l’église.

Seule, la fermeture de la filature (90 emplois) et les premières craintes d’un mot relativement nouveau dans le vocabulaire de l’époque, celui de " chômage " (1) venait ternir la fin de l’année 1955 commencée à la rubrique faits divers, par l’incendie de 2 baraquements de la coopérative agricole et de Madame Feuillet fleuriste ainsi que le café Jourdan détruit par l’eau.

1956, c’est l’année de mi-mandat pour Daniel Cuche dont l’autorité est à son zénith : le budget est passé à l’unanimité, mais le 12 janvier, suite à un incident somme toute mineur en conseil municipal (1) il démissionne ! Un geste déjà effectué et vite repris en 1946, mais cette fois-ci sans doute plus durablement réfléchi. Toute la ville s’interroge, pense à un coup de fatigue (il est depuis 11 ans aux manettes de la reconstruction mais aussi conseiller général, tout en gérant, en tant que médecin chirurgien un important hôpital), aggravé par les soucis de la fermeture de la filature. Au conseil, le premier adjoint Charles Jaunet s’emploie à " recoller les morceaux ", d’autant que le sous-préfet Mr Duchesne-Marulaz semble laisser entendre " que les méthodes de travail du maire sont à la base du malentendu ". Il lui demandera cependant de reprendre sa démission, ce qu’il fera en concluant son allocution de retour d’un " pourtant, ce soir je reviens parmi vous " lourd de sous-entendus. Tout le monde se satisfait du retour " du Docteur qui a sorti Saint-Hilaire de ses ruines ", mais comme le signalait (2) André Josset : "  Daniel Cuche n’a pas triomphé à la Normande, il n’a pas arrondi les angles, l’assemblée municipale à plié. Elle reconnaît à son maire des qualités exceptionnelles et, par son comportement, lui accorde beaucoup de puissance. De son côté, la population ne manque pas de discuter les avantages et les inconvénients d’un grand maire… A court terme, Daniel Cuche réalise une bonne opération ; l’histoire locale a montré qu’à moyen terme, trois ans plus tard, il perdrait toute la mise. "

Que se passa-t-il ensuite ?

l’année 1957 voit jeter les bases de l’école d’agriculture qui s’installera sur les terrains Maziau aux Loges Marchis.

Le premier grand prix cycliste est organisé le 29 mai par l’Union Commerciale créée un an plus tôt par Maurice Cauny.

L’achèvement (en août) du centre de secours, rue des Ecoles et le début des travaux de construction du groupe scolaire.

Le centre d’apprentissage de mécanique agricole étend son recrutement et s’avère trop petit avec ses désormais 221 élèves.

On inaugure le 6 octobre, rue de Bretagne, la plaque à la mémoire de Lucien Lelièvre.

En 1958, on fête déjà avec " le Bossu " le 10ème anniversaire de l’Elan Artistique sur le parvis de l’église.

Le groupe scolaire est inauguré en juillet par le Préfet Larieu.

Une crise sérieuse à l’U.S.H football (6 septembre) voit Jacques Thoury succéder à Maurice Boulay, personnage emblématique du sport local depuis des décennies tant en football qu’en cyclisme.

Coup de tonnerre annonciateur d’une crise autrement importante dans quelques mois… !

Daniel Cuche a fait la " ville de la campagne "

cette belle formule qui fit florès, et amplement reprise encore de nos jours est en effet de lui. Daniel Cuche (1912-1983), était arrivé à Saint-Hilaire en 1942 s’installant comme chirurgien à l’hôpital-hospice. Ayant participé à la Résistance, il avait été nommé Président de la Délégation Spéciale chargée de la gestion de la ville détruite, le 10 août 44, et élu maire dans la foulée le 20 mai 1945. Conseiller Général le 30 octobre 1945, il présida même cette année-là le Conseil Général de la Manche. Ce fut assurément l’ardent artisan de la reconstruction de la ville et dans cette tâche il reçut l’aide efficace et généreuse d’un secrétaire de mairie également hors-pair, Raymond Guillaume.

La première pierre de cette reconstruction fut posée par le Préfet Lebas le 1er mai 48, et pour cette contribution le Docteur Daniel Cuche fut fait Chevalier de la Légion d’Honneur dès le 4 janvier 1950. de 1942 à 1979, chef de service à l’hôpital il créa successivement les secteurs chirurgie et maternité, et comme président du conseil d’administration (de facto en tant que maire) initia plusieurs services annexes : radiologie, médecine interne, laboratoires, IMP (Institut Médico Pédagogique) pour enfants handicapés moteurs.

Comme maire, de 1945 à 1959 il fut à l’origine du Syndicat d’Initiative (1949), du jumelage avec Zierickzee, du lycée technique Claude Lehec, du lycée agricole des Loges Marchis, et à ce titre chevalier du Mérite Agricole (1956). En 1959, il était président fondateur du (S.I.A.E.P.) Syndicat Intercommunal d’Alimentation en Eau Potable, regroupant 27 communes.

Qu’a-t-il donc manqué à cet administrateur exceptionnel pour que le 8 mars 1959 aux élections municipales, les Saint-Hilairiens rejettent massivement et dès le 1er tour, le programme de cet élu au bilan exceptionnel ? Il fut jugé à cette époque trop " ambitieux ", partiellement pour lui peut-être, mais pour sa commune assurément : " il voyait loin pour sa ville dans le temps comme dans l’espace. Dans le temps car, on l’a vu, Saint-Hilaire s’est reconstruit harmonieusement pour le long terme, dans l’espace car il a vu la commune dans son environnement " remarque encore André Josset qui ajoute : " les Saint-Hilairiens ont eu un maire à la mesure des temps difficiles de l’après-guerre, à la carrure un peu forte pour ses électeurs, et pas disposé malgré un pragmatisme au quotidien, à faire des concessions sur les grands choix ". Certains voyaient chez lui de la " distance ", et une certaine forme d’usure du pouvoir bien expliquée par une triple charge, professionnelle (car il était un médecin qui toujours voulut exercer), municipale et cantonale.

En 1959, il sollicite en effet le renouvellement de son mandat après 15 ans aux commandes de la ville, et – le recul nous le fait remarquer avec plus de force encore – moins d’un an après le renouvellement politique général de 1958 qui avait vu le pays se doter d’une nouvelle constitution, et le Général de Gaulle revenir au pouvoir !

Il est sûr aussi que le gros dossier du champ de foire (qui aura également la peau de son vainqueur Claude Cheval, trois ans plus tard comme on le verra au chapitre suivant) en menaçant beaucoup de gens dans leurs intérêts immédiats, cristallisa une opposition facile et sournoise qui rejoignit sans doute un peu trop vite une population réclamant peut-être une pause, maintenant que la reconstruction était terminée. Abasourdie, frappée de stupeur, elle se reprit au second tour pour voter en masse pour faire passer 4 conseillers de sa liste (MM. Charles Jaunet – Maurice Cauny – Jean Tharaux et Maurice Moulin)… mais il était trop tard !

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23 août 2009 7 23 /08 /août /2009 11:07

CLAUDE CHEVAL

 

 

Début 1959, la première tranche des travaux de l’abattoir était en cours d’exécution et on pensait à reconstruire l’Hôtel de Ville et surtout " à implanter des usines " ! Ce dernier point sera d’ailleurs, un des griefs, et le cheval de bataille d’un petit groupe de mécontents qui se constitua autour de Claude Cheval. Un quasi inconnu à Saint-Hilaire car il revenait " des colonies " comme on disait encore à l’époque, n’ayant comme carte de visite politique que d’être le fils de Eugène Cheval, ancien adjoint du Dr Daniel Cuche.

Le Dr Cuche dans la même période était peut être aussi trop sûr de lui comme nous le confirme ce jeune notaire de 30 ans, qui, venant juste de s’installer à Saint-Hilaire, se présenta au maire de la ville : " j’arrivais de Louvigné, sans aucune ambition autre que professionnelle, mais le contact fut sec et abrupt : on me fit clairement comprendre, c’est moi le patron ici ! " Il s’agissait, bien sûr, de Paul Guinebault dont les souvenirs sont précieux pour comprendre ce qui va se passer dans peu de temps : " Le Dr Cuche avait certes un impressionnant bilan, mais nous n’étions plus dans l’immédiat après-guerre. Il avait moins de poids politique qu’on le croyait, et qu’il le croyait peut être lui-même. Il avait aussi, peut-être inconsciemment, fait de l’ombre à certains qui, désormais bien implantés au Département, avaient les moyens là-bas à Saint-Lô, mais aussi ici dans le Sud-Manche, par le biais d’autres notables des cantons voisins, de lui poser quelques problèmes. Disons qu’il commençait à devenir sensible sur le plan électoral ".

On l’aura compris, la politique " politicienne ", dans le contexte du changement de Constitution qui datait de l’année précédente, était revenue au premier plan. Hormis les questions de personnes, on voyait mal le Docteur Cuche, socialiste, intégrer, malgré ses incontestables qualités, le fameux " système " que peaufinait au département le sénateur-maire d’Avranches, Léon Jozeau-Marigné tout à la droite (CNI) de l’échiquier parlementaire.

C’est dans ce contexte que, le 19 février 1959, Claude Cheval adressa " ingénument " au Docteur Cuche sa candidature " parce que j’ai appris par les journaux que vous ne vouliez pas être maire !  ".

Il n’eut pas trop de mal pour constituer très vite une liste complète ! baptisée " liste d’Union dans le Travail ". On y trouvait aux côtés de personnages connus de la reconstruction (Georges Coeuret, dont on a vu l’action précédemment), des commerçants ayant pignon sur rue (MM. Jean Bourgeois, Albert Derain), mais surtout beaucoup de nouveaux visages. " quand on se lance, - poursuit Paul Guinebault qui était, bien sûr, de l’aventure - , on est toujours confiant. Mais la ville bruissait de rumeurs. On sentait qu’il allait se passer quelque chose. Il y avait eu cette pétition des commerçants contre le projet de marché couvert extérieur, et pas mal de gens remontés ". La campagne que l’on aurait souhaitée plus courtoise fut très dure, avec pluie de tracts sur la ville, le nom de Cheval comme celui de Lucien Lelièvre autrefois, se prêtant à toutes les plaisanteries, et pas du meilleur goût.


Le choc

 

Les pronostics en ce début de printemps 1959 ne militaient guère cependant en faveur des nouveaux venus. La liste montée par Claude Cheval sentait quand même l’urgence, et la Presse de son côté avait totalement pris fait et cause, et depuis longtemps pour les sortants. Le jour fatidique du 8 mars 1959, après une courte campagne mais chauffée à blanc où le problème du marché cristallisa l’attention de l’opinion, vit voter 80 % des inscrits… et ce fut le raz de marée ! la liste Cheval avec 1.562 voix, passa 17 élus sur 21 ! et celle du Dr Cuche avec 637 suffrages seulement deux noms : Me Louis Lefort (1.035) et Claude Lehec (1.080).

Passa alors une folle semaine, car il fallait revoter le 15 mars ; Saint-Hilaire, comme frappé de stupeur réalisa tout à coup que l’on avait " changé de régime ". Les plus virulents, jouèrent du calembour facile " on a donné un bon coup de pied de Cheval au Cuche " mais les plus réalistes pressentirent, à juste titre l’ouverture, sous leurs pieds, d’un abîme d’incertitude. Alors dans un de ces coups de balanciers dont l’Histoire a le secret, les Saint-Hilairiens, 8 jours plus tard, cherchèrent à rétablir le plateau d’une balance qu’ils avaient par trop chargé. Ils eurent de nouveau, mais cette fois dans l’autre sens, la main lourde : les 4 sièges à pourvoir allèrent en totalité à la liste Cuche (MM. Charles Jaunet, Maurice Cauny, Jean Tharaux, Maurice Moulin), ceux de la liste de Cheval (MM. Rousseau, Raffé, Poisson, Ruault) en ressortant éreintés ! Mais ce revirement tardif n’empêcha en rien, le 22 mars, Claude Cheval d’être élu maire avec comme adjoints dans l’ordre : Georges Coeuret, Paul Guinebault, Victor Roussel, Jean Bourgeois. Une nouvelle ère commençait…

3 ans de transition

 

Dans ses remerciements le 22, Claude Cheval affichait d’entrée un programme clair : abandon pur et simple de l’ancien projet Cuche de marché couvert extérieur au centre-ville. Installations de ce marché sur la place de la Motte, et de la mairie sur son emplacement d'origine, Waldeck Rousseau. Mais ce problème du marché couvert restait insoluble car lié à la révision globale du plan d’urbanisme de la ville qui concluait à la construction de la salle des fêtes et des bâtiments administratifs sur un îlot dont restait d’ailleurs à définir la disposition.
Deux projets (architectes Delaage et Holas) furent donc mis en lice, le dernier étant approuvé par le conseil (le 12 décembre 1961)… immédiatement remis en cause par le délégué du Ministre à la Reconstruction ! Finalement, fut retenu le principe de la construction de la mairie et des services administratifs en bordure de la rue de Paris, jouxtant donc un marché couvert restant en centre-ville, la salle des fêtes étant toutefois exclue du projet. On allait là contre l’avis des agriculteurs et des maires du canton lesquels par pétition l’année précédente (24 septembre 1960) s’étaient prononcés " contre le projet municipal, affirmant leur sympathie au Dr Cuche " lequel ne l’oublions pas, était resté conseiller général !

Comme il fallait bien en sortir, un avis favorable fut donc donné par l’architecte conseil le 10 janvier 1962, mais, patatras… le financement n’était plus subventionnable par l’Etat qui donnait désormais priorité au logement ! Face au mécontentement général Quelques semaines plus tôt, le 7 février, la démission de son premier adjoint Georges Coeuret avait fait éclater au grand jour un malaise latent depuis de nombreux mois. Le 26 mars 1961, il avait déjà été mis en minorité sur l’implantation d’un nouvel atelier, et Maître Guinebault second sur la liste des adjoints succédant donc à Georges Coeuret s’était également aussitôt désolidarisé de la politique de son maire éphémère qui restera néanmoins conseiller municipal jusqu’aux élections de mars 1965. On le retrouvera ensuite au niveau social local dans le secteur des personnes âgées. Claude Cheval est décédé le 4 avril 2003 à la Guadeloupe. 

Les belles années 60

 

Ces années " de transition " sur le plan de la politique municipale n’en furent pas moins assez fertiles sur le plan économique. Même s’il n’y avait plus qu’un train de marchandises par jour à la gare, il y avait chaque mercredi plus de 1.200 animaux sur le marché. En 1962 on recensait annuellement 20.000 veaux, 20.000 porcs gras, 15.000 porcelets, 15.000 moutons et il y avait 380 artisans et commerçants dans la ville.

C’est de cette époque que date l’implantation de grandes entreprises locales qui marqueront l’économie des décennies suivantes : Allardi et Junca (1960) Ceyde-Couillard et Martinaud (1962).

Sur le plan événementiel, en 1959, le 5 septembre avait eu lieu la rentrée dans le nouveau groupe scolaire et le 4 octobre avait été commémoré le centenaire de l’hôpital-hospice.

En 1960, on avait inauguré le Centre d’Enseignement de Vulgarisation Agricole (l’école d’agriculture) sur la route des Loges au dessus de l’hôpital ; mis en service le central téléphonique ; inauguré le monument du jumelage avec Zierickzee couronné même en fin d’année (le 12 novembre) par le premier mariage entre ressortissants des deux pays (Jacobus Lokker et Simone Besnard), et la mairie s’installait rue de Paris dans l’ancienne école des filles.

En 1961, la municipalité Cheval sortait de ses cartons un projet de piscine et le 4 mai, un orage de grêle faisait 1 milliard de dégâts sur toute la région.

Le 29 juin, des manifestations paysannes animaient le centre-ville (3.000 agriculteurs voulaient prouver leur solidarité à la paysannerie Française qui dans certaines régions connaissait des problèmes d’écoulement de production et des problèmes de prix)

et le 18 septembre s’ouvrait rue Dauphine avec 240 élèves le Lycée Technique d’État de machinisme agricole (ancien centre d’apprentissage).

L’année 1962, marque à Saint-Hilaire (qui comptait 4.321 habitants) la fin de la période de la Reconstruction avec la dissolution de l’A.S.R (1) et l’achèvement des lotissements Normand, du Prieuré et de l’ensemble paroissial.

Le début des " sixties " marquait aussi l’apogée et la fin des grandes fêtes gymniques et des " lendis " qui avaient repris depuis 1948 environ. Au plan sportif encore, toute la Normandie cycliste se déplaçait au critérium du moulin de Virey pour venir admirer les champions de l’époque : Anquetil, Simpson, Bobet, Forestier, mais aussi les locaux comme Albert Bouvet ou Gégène Letendre, le tout sous le micro d’Achille Gavard, speaker mais aussi homme orchestre d’un Vélo-club, c’est le cas de le dire… rayonnant !

 

 
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10 septembre 2008 3 10 /09 /septembre /2008 10:33

La Reconstruction

 

Dès le dernier trimestre de 1944, Saint-Hilaire avait mis en place les premiers éléments de sa reconstruction. Encore fallait-il opter pour une idée directrice. Elle fut donnée, très clairement par le Dr Cuche " la place Nationale restera toujours le nœud vital de la cité reconstruite. Autour d’elle, les rues devront être remaniées pour rendre le centre de la ville plus accessible ". Ces critères régissent encore aujourd’hui les voies de communication de celle qu’il sut appeler d’un terme qui jusqu’à nos jours fait encore florès : la "ville de la campagne ".
Du courage, il en fallait effectivement car tout le centre n’était en cet automne 44, qu’un amas de ruines. Les déblaiements avaient lieu à la pelle et à la pioche, et avec les premiers engins aujourd’hui familiers mais qu’on découvrait alors : pelleteuses, bulldozers.
Saint-Hilaire n’avait plus d’électricité, et très vite les artisans électriciens de la localité se mirent au travail pour se relier au barrage de Vezins intact, et on imagine la joie de tous en cette fin d’automne quand ce cri se répandit comme une traînée de poudre " il y a du courant " !C’est à cette époque que les commerçants ont été installés dans deux longues baraques en bois de type cantonnement militaire implantées place des Halles face au magasin Lambert, et une troisième rue du Château Ravitailler, reconstruire, reloger, telle fut donc bien la mission de la Délégation Spéciale que nous avons vue désignée au chapitre précédent. En mars 1945, la parution du "marché dans les ruines " donna donc les grandes orientations confirmées lors des élections qui suivirent (29 avril et 13 mai) formant (le 20 mai) le premier conseil municipal de l’après-guerre.
Le 8 mai, l’église étant, on l’a vu, réduite à ses murs, ce fut la cloche du couvent des clarisses qui sonna la fin de la guerre.
Le 10 juin, la ville sinistrée reçut la visite du plus prestigieux des Français, le Général de Gaulle, accompagné du ministre de la reconstruction Raoul Dautry, ce dernier se montrant assez pessimiste puisqu’il estima qu’il faudrait plusieurs générations pour relever les murs ! sous l’impulsion du Docteur Cuche, Saint-Hilaire, qui avait pris les devants, faisant arpenter les ruines et sollicitant toutes les aides possibles, lui offrit aussitôt un cuisant démenti, faisant inaugurer par le héros de la France Libre (au 21 Boulevard Victor Hugo) la première maison relevée. Le Général de Gaulle sut noter le symbole " c’est en toute confiance que la France voit repousser sa fille Saint-Hilaire et c’est en toute confiance que vous tous, enfants de Saint-Hilaire, voyez renaître votre ville au milieu de la France qui renaît ".
En septembre, débutent les travaux de mise hors d’eau de l’église qui seront terminés en mars 47. Toujours la même année, les premières maisons doubles du bas de la rue de la République sortent de terre et seront livrées en juin 47. On démonte pour la reconstruire, l’aile gauche de l’hôpital. 1946, le plan d’urbanisme du centre ville par l’architecte Delaage est adopté et un service municipal du logement est créé.
Cette année 1946 s’ouvre alors dans un contexte difficile car les Saint-Hilairiens retombent avec passion dans les querelles politiciennes d’avant-guerre. Le projet de rattachement du quartier de la Rivière en Parigny et celui de la place du marché sont autant de pommes de discordes bien mises en exergue l’année suivante par le renouvellement du conseil municipal qui marque la fin de l’immédiat après-guerre.
Trois listes seront en présence : Cuche - Feillet -Tardif. Daniel Cuche passera 12 noms sur 21, mais obtiendra sur son nom 19 voix comme maire, tant il est vrai, qu’il est l’artisan sinon le moteur d’une reconstruction menée tambour battant.
En 1947, débute l’ère des grands travaux de reconstruction, 180 ouvriers logent rue d’Égypte pour le compte de l’O.N.C.O.R , le pont de la Paveille est remis en état, des baraques logement sont implantées Bd Gambetta (5 baraques) cité des Fleurs, la Croix Chicot face au cimetière (11 baraques françaises et 8 canadiennes) 20 maisons d’État sont achevées cité Lebreton et 3 doubles route d’Avranches. Deux baraquements sont implantés, l’un à l’entrée du jardin public pour héberger des élèves de l’école publique et l’architecte Delaage et l’autre place de l’église.
L’église est recouverte sur une charpente reconstruite en béton armé.
On prévoit 200 millions de francs de travaux et la sortie de terre du premier îlot prioritaire de 20 immeubles rue W. Rousseau et place Nationale. La première pierre en est d’ailleurs posée le 1er mai 1948, la cité Lebreton est inaugurée le même jour par le Préfet Lebas.
La visite le 21 mai du Ministre de la Reconstruction, Monsieur René Coty met en lumière la pénurie de matériaux qui frappe alors une France complètement sinistrée. L’Association Syndicale de Reconstruction est créée le 31 mai et quelques jours plus tard, le 7 juin le Président de la République Vincent Auriol fait une courte visite dans notre cité.
En mai 1949, un mois après la fondation du Syndicat d’Initiative, l’îlot numéro 1 est bien avancé. 50 immeubles en tout sont en chantier dans les 4 îlots du centre ville. La construction du groupe scolaire public ranime les passions de la guerre scolaire avec d’ardents militants des deux bords et cette année voit aussi le lancement de deux grands chantiers, dont on reparlera : l’achat des terrains Leplingard près de l’hôpital qui, avec une aide ministérielle de 23 millions, va permettre au centre d’apprentissage créé en octobre 1948 de se transformer en Centre Public d’Apprentissage de Mécanique Agricole. 240 élèves y sont attendus pour son ouverture en 1952.
Au printemps 1950 débute les travaux de reconstruction du presbytère. Au 1er octobre on inaugure la nouvelle place Louis Delaporte. Celle-ci succède à l’ancienne place des Halles, effacée par les constructions neuves, qui se situait dans l’angle formé par les actuelles rue Pontas et rue du Bassin. Bâtie sur un garage transféré rue de Paris (garage Bouleau), des jardins, des écuries, des entrepôts, elle marque l’extension vers le Nord et l’Est, au dessus de la Sélune des commerces et des services en un nouveau quartier qui n’existait pas avant-guerre.
Saint-Hilaire a entamé la moitié (34.800 m2) de sa reconstruction et le grand quotidien régional n’a pas tort d’affirmer le 22 mai " qu’on avance à pas de géant ". On vise l’achèvement des travaux en 1955 et au 31 décembre 1951, les 4/5ème de la reconstruction sont entamés, mais devant la montée en flèche du prix des loyers, les petits sinistrés hésitent encore à abandonner leurs baraques où ils ont maintenant pris leurs habitudes.

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13 janvier 2008 7 13 /01 /janvier /2008 09:01

Été 1944

 

Après les bombardements meurtriers du 14 juin, les combats de la Libération du 2 août n’amenèrent qu’un soulagement momentané pour les Saint-Hilairiens, qui subirent ensuite, indirectement le contre coup de la bataille de Mortain. Celle-ci échappe à l’objet de notre étude, mais ses prémisses la concernaient pourtant nommément. Seule une désobéissance du maréchal Von Kluge lui épargna, contrairement à Mortain, de se trouver de nouveau en première ligne. 

 

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Le 31 juillet, à la Magentière en Bion, furent mis au point entre le maréchal commandant du groupe d’armées B et le général Hausser, chef de la 7ème armée, les préparatifs de la contre attaque exigée par Hitler, pour fermer le goulet Avranchinais par lequel s’était déjà engouffrée l’armée Patton. Dans la nuit du 6 au 7 août, le déclenchement de cette contre-attaque provoqua un nouveau bombardement aérien de Saint-Hilaire, cette fois par les Allemands. Sans do436.jpgute en raison de la couverture aérienne alliée importante, il fut beaucoup moins rationnel cette fois dans l’axe hôpital-carrefour central, mais frappa de nouveau durablement les esprits, comme le précisa l’abbé Bochef, rescapé on l’a vu des terribles moments du 14 juin " si la destruction fut beaucoup plus importante les 14-15 juin, nous avons vécu le 7 août, veille du déclenchement de l’offensive allemande sur Mortain un bombardement qui dura toute la nuit, détruisit une partie de l’hôpital, fit de nouveau des morts et terrifia la population parce qu’il fut beaucoup plus long ".  

Les avions bombardèrent en effet entre 23 h et 1 h du matin, les appareils allemands tournant sans arrêt, lâchant leurs bombes à intervalles réguliers. Ils s’éloignaient, revenaient l’un après l’autre, pourchassés par la puissante DCA américaine. Deux avions allemands furent abattus lors d’un combat aérien, l’un tomba à la Besnardière en Parigny et l’autre à la Simonais aux Loges Marchis.  

Des projectiles atteignirent des quartiers jusque-là épargnés comme le Bas de la Lande, les rues de Bretagne et Féburon. Là encore, des incendies se déclarèrent instantanément qui purent être maîtrisés après de longs efforts, et des démolitions judicieuses pour faire comme on dit " la part du feu ". Fort heureusement, plusieurs bombes n’éclatèrent pas, mais le centre hospitalier dûment identifié par sa grande croix rouge fut touché. Il y eut deux morts à Saint-Hilaire, Émile David et Mme Lenoir,Vve Desfeux; trois à Lapenty, le couple Émile Hamel et leur fils, et Yvette Laisné-Mottier décédée à Virey des suites de ses blessures lors du bombardement du 14 juin.  

L’opération allemande " Luttich " (Liège), nom de la contre-attaque allemande échoua, mais sur sa fin le 10 août, une grave menace pesait de nouveau sur la ville qui devait être le premier objectif d’une ultime attaque que Hitler, mécontent de son échec des jours précédents, voulait encore lancer vers Avranches. " Le but est le même, la direction seule change " disaient les ordres complémentaires que le groupe Eberbach devait mener à partir de Domfront attaquant " par surprise, en direction du Sud-Ouest ", et donc pile sur Saint-Hilaire ! Par bonheur, Von Kluge, trouva le projet irréaliste, et dans la soirée du 11, à minuit, sans même attendre l’ordre bien improbable de décrocher qui serait venu du Führer, ordonna le repli. Et pour plus de sûreté, il ne le transmit au haut quartier général que le lendemain… Quelque part, cet acte de désobéissance devait épargner de nouvelles épreuves à une petite ville déjà durement touchée. Elle s’installa alors dans un après guerre très inconfortable.  

Avec de puissants moyens, les Américains dégageaient aussitôt les grands axes encombrés par les ruines et peu de temps après d’interminables convois pilotés à vive allure traversaient la cité qui allait alors entrer dans l’après-guerre, le maire Gustave Guérin étant alors suspendu de sa charge le 4 août par le capitaine Rousselin, officier de liaison administrative, qui chargea provisoirement le Dr Cuche de la gestion de la commune.  

Le 10 août la délégation spéciale s'installa avec à sa tête le Docteur Daniel Cuche, et comme conseillers municipaux: Maurice Cauny, Armand Papin, Charles Jaunet, Anatole Angot, Henri Charles, Gaston Esnault, Eugène Cheval, Mme Blouet, Amant Feillet, Louis Desloges. Elle tint sa première séance le 18. Cette délégation spéciale dont le Docteur Cuche était le benjamin était composée de personnes nommées pour leur participation à la Résistance ou leur réputation d’intégrité : MM. Angot, Cauny, Charles, Cheval, Jaunet, Papin, étaient déjà conseillers municipaux, et M. Feillet avait été adjoint dans les municipalités Lelièvre et Guérin.

Le 21 août, les services de la reconstruction (M.R.U) s’installaient chez Mme Guillon, rue de Bretagne jusqu’en 1947.  

La vie paroissiale s’était maintenue grâce à l’activité de l’abbé Bochef resté seul, on l’a vu, et dans quelles dramatiques conditions. Le service religieux s’était très vite organisé à Laumondais jusqu’au 6 août, avec annexes à Leplu où s’étaient repliées les Clarisses et à la Coderie. Cinq messes étant assurées chaque dimanche. La salle du patronage ou Cercle Catholique fut transformée en chapelle paroissiale en août (elle le resta jusqu’en 1952). Les Clarisses firent leur retour au monastère le 22 septembre.  

La communion solennelle 456-d--tour--.JPGqui n’avait pu, et pour cause, avoir lieu en juin fut célébrée le 24 septembre avec 132 communiants par un temps épouvantable dans le hangar de M. Lehec, rue du Gué, bâché hâtivement pour la circonstance. Le chanoine de Brix vint remplacer le 3 septembre, le doyen Roblin défunt mais il n’y fut officiellement installé que le 8 octobre, la cérémonie ayant lieu, elle aussi dans le hangar Lehec. Le président de la Délégation Spéciale, en l’accueillant, résumait bien l’ampleur de la tâche : " nous reconstruirons donc. La ville est un être vivant possédant une âme collective, tandis que nous œuvrerons sur le plan matériel, l’Église apportera son plus large concours à la difficile reconstruction des valeurs morales ".

 

Les soucis de la Délégation Spéciale, au travers des archives que nous avons pu consulter sont en effet très terre à terre : lutte contre le marché noir (lettre au préfet du 9 septembre), demandes de carburant au directeur des services agricoles de Coutances (20 septembre), réduction des contingentements de blé (lettre au préfet du 22 septembre). Les communes rurales voisines étaient accablées de réfugiés, et certaines avaient dû battre au fléau pour se procurer du blé dès maturité. Il semblait donc inutile de parler de contrainte tant que les moyens de battre (essence notamment) n’étaient pas fournis et que les boulangers de la Mayenne venaient vendre du pain dans le canton ! pas de problèmes par contre pour le cidre, les pommes et les bestiaux, tant que là encore, on ne parlait pas de réquisitions " à notre marché du 13 septembre, concluait le Dr Cuche, il y avait abondance de veaux. Au marché suivant, après annonce des opérations du ravitaillement, il n’y en avait plus … "  

La visite du commissaire régional de la République M. Bourdeau de Fontenay, accompagné du préfet Lebas, le 10 octobre, permit outre les festivités joyeuses de la liberté retrouvée, de faire le point sur d’importantes mesures administratives prises peu de temps auparavant. L’office de relogement avait été créé le 2 septembre, immédiatement suivi le 6 de l’établissement d’un plan topographique des ruines.

  Le déblaiement avait commencé très vite, et le premier programme de reconstruction d’urgence fut décidé le 11 novembre sous les auspices de l’ingénieur TPE Jacquet. Entre temps plusieurs décisions urgentes avaient été prises : école des garçons transférée au Sacré-Cœur, deux classes des écoles privées installées chez M. Pioger rue de Paris, et rentrée pour tous, après de très longues vacances, le 6 novembre.

  La vie économique reprenait avec une salle de l’hôpital réservée à la banque Société Générale, les services architecture-urbanisme logés au 27 rue de Bretagne, la pharmacie Guérin transférée Bld Gambetta, la pharmacie Tharaux chez Mme Chaumont rue de la République, la pharmacie Courtois chez Mr Lesage rue de Paris, les PTT dans l’immeuble Feuillet rue d’Evreu, et même le cabinet dentaire Jamot dans la partie Sud de l’Hôpital.  

En décembre démarrèrent les premiers baraquements pour les commerçants.  

Comme partout en France, à la même époque, celle dite de " l’épuration ", se réglèrent à Saint-Hilundefinedaire quelques comptes. Il y eut quelques femmes tondues qui avaient eu le malheur d’approcher de trop près l’occupant, mais peu de cas de collaboration notoire comme celui raconté dans le chapitre Résistance. Pour cette dernière, et pour clarifier qui, vraiment avait fait quoi, le 25 août 45, le comité de libération du canton adressa au président de la commission militaire de la Manche la listede tous ceux qui, de son avis, pouvaient prétendre à l’attribution de l’insigne FFI. Ils étaient 21, représentant les deux grandes tendances à Saint-Hilaire (groupes Blouet et Cheval) qui, comme on l’a vu, furent les grands acteurs de la période mouvementée de mars à août 44.

   

 

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7 juillet 2006 5 07 /07 /juillet /2006 19:40

Comment m'est venue l'idée d'écrire un livre sur ma ville

SAINT HILAIRE DU HARCOUËT ?

 

   Au départ, je n'ai pas de prédisposition d'historien, je suis collectionneur de cartes postales anciennes.
   Cette passion a commencé il y a une dizaine d'années à l'occasion d'une brocante à la Chapelle Urée, petit village prés du Grand Celland (Manche).
J'ai eu la chance de trouver quelques cartes de mon village natal Montgothier, mais trés vite j'ai élargi ma recherche au canton d'Isigny le Buat, puis ensuite de Saint-Hilaire.  mais que faire de tous ces magnifiques clichés ?
  En 2000, je propose à l'Office de Tourisme d'organiser une exposition sur le thème " A la recherche du temps passé" avec la participation de toutes les communes du canton. L'exposition obtient un succés important avec une fréquentation de 5000 personnes sur 2 semaines.

   Au passage de l'an 2000, de la rencontre de passionnés d'histoire locale venus d'horizons différents est née l'idée de ce livre : « Saint-Hilaire au fil du temps ». Je pensais d'abord me limiter à l'histoire contemporaine, au XXème siècle. Il est riche en événements majeurs qui on bouleversé la ville (bombardements, reconstruction) et aussi en profondes mutations socio-économiques, en nouvelles technologies qui ont donné à l'agriculture, aux communications, aux conditions de la vie quotidienne et, partant, aux moeurs un nouveau visage. Dans cette perspective, il devenait difficile de commencer notre ouvrage en 1900. Sans  vouloir copier d'illustres prédécesseurs, comme l'Abbé Cosson, il fallait prendre en compte les enseignements du passé porteurs des prémices annonçant, parfois expliquant, ce siècle.

    Je me suis donc attelé à ce « fil rouge » chronologique à partir d'une énorme base de documentation accumulée au fil des ans et mise à la disposition d'un journaliste encore en activité, Pierre Lefeuvre, mais fortement sensibilisé à l'histoire locale par la tenue d'une rubrique sur le sujet depuis des années dans l'hebdomadaire du cru. Ce tandem se complétant harmonieusement par le témoignage et la rigueur historique sur la période contemporaine d'un  Saint-Hilairien, Roger Blanchais, doté d'une longue expérience d'élu de la Ville.

   Nous aurions pu, accumuler les photos de classes, de conscrits, envisager d'aller jusqu'au canton, ne serait-ce que pour élargir les pôles d'intérêt. La somme de documentation disponible nous a vite recadrés à l'objectif initial : la ville de Saint-Hilaire. Peut-être demain, si la nécessité s'en fait sentir nous étudierons dans un autre ouvrage la vie associative de ce siècle, par force seulement effleurée dans cette édition. Nous n'en sommes pas encore là, et nous espérons seulement, à travers le fruit de ce travail véritablement d'équipe, commencé au Printemps 2003, avoir aidé à la compréhension d'une communauté humaine finalement assez originale.

   Au carrefour des trois provinces, Saint-Hilaire n'avait pas forcément les atouts administratifs de certaines voisines mieux dotées par l'Ancien Régime, puis la République naissante. Ville de passage, donc de commerce, à l'esprit plus ouvert comme ses élus largement « progressistes », elle fut une des premières à avoir l'électricité, le chemin de fer, quelques usines, sans perdre sa spécificité de pôle rural si bien résumé par la belle formule née après-guerre de « ville de la campagne ». Elle sut se relever de ses ruines et rebondir, et est devenue grâce à sa dynamique de progrès intacte, malgré la conjoncture guère favorable, après Avranches (qui regarde vers la côte, et guère  vers son arrière pays) la vraie capitale actuelle du Sud-Manche.

 

 LE LIVRE "SAINT HILAIRE AU FIL DU TEMPS" EST DISPONIBLE EN MAIRIE,A L'OFFICE DE TOURISME ET DANS LES LIBRAIRIES DE SAINT HILAIRE DU HARCOUET AU PRIX DE 20 euros + 8 euros FRAIS D EXPEDITION

 

VOUS SOUHAITEZ RECEVOIR LE LIVRE ADRESSEZ MOI UN MESSAGE     
g.dodeman@wanadoo.fr

  C'est à partir de cette époque que l'idée m'est venue d'écrire un livre sur l'histoire de Saint-Hilaire, ayant en ma possession suffisement de photos et de cartes postales pour illustrer l'ouvrage. 
   Maintenant le plus difficile restait à venir : retrouver le peu de livres ayant déjà traité du sujet, consulter aux archives départementales de St Lô tous les journaux du "Glaneur de la Manche" depuis sa parution en  1878, prendre en compte toutes les "Gazette de la Manche" depuis 1947, consulter de nombreuses personnes ayant des connaissances sur des sujets bien précis, etc..
  Aprés la création d'une base de données importantes de plus de 2000 photos, je décidais il y a 4 ans d'écrire la biograhie de Saint-Hilaire depuis son origine, en 1083, juqu'à maintenant. 

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